16h30, Victoria Park, Londres. Avec impatience tu te frayes un chemin dans la foule majoritairement jeune et hipster (oui ils sont encore là ceux-là) du Field Day, à l’Est de Londres. L’ambiance est festive, estivale. Tu oses te promener en t-shirt/robe début juin à Londres qui ne peut que rougir des températures françaises. Après tout, c’est encore l’après-midi. Ta propre excitation et les rires voisins te rendent euphorique et tu ne peux t’empêcher de sourire (un peu bêtement) lorsque tu franchis enfin « l’entrance » (l’entrée quoi) du festival. Et là s’offre à toi un monde parfait : musique, nourriture, boissons alcoolisées et moins alcoolisées (oui parce qu’en tant qu’hipster/bobo/jeune tu vis d’amour et d’eau fraîche), tout ça en plein air !
Sans plus attendre, tu te précipites vers la scène Bugged Out ! avec ton précieux breuvage magique. Les sonorités house/techno t’ennivrent déjà. Tu te sens pousser des ailes et te voilà sous le chapiteau à écouter, avec une foule calme et hystérique, Ben Klock b2b Marcel Dettmann. Et le bonheur auditif commence. Son après son ton esprit trouve un chemin vers la félicité (sans drogues attention !). Certains pourront dire que ce n’est que du bruit, du boom-boom. Mais tu n’en as que faire. Tu profites de tous ces moments présents. Sans t’en rendre compte, Ten Walls a pris la place des deux acolytes. La deep house t’emporte loin avec des titres tels que Walking With Elephants, Chains and Shackles, Ankaris, Moag ou encore Blue Orphan. Tu es un bon élève et tu connais les titres par cœur. De temps en temps tu prends un peu l’air mais tu ne pars jamais loin. Rater une seule goutte, un seul bruissement de ces mélodies électroniques te serait insupportable. S’ensuit John Talabot qui mixe avec des sonorités house, oubliant les merveilleux titres de FIN. Malgré cette courte déception, ton amour pour le maître Talabot n’est que plus grand.
Aux grès des vents, des marées et des gens te voilà propulsé jusqu’à la scène Jungle presents Bandstand. Les avoir vus une fois ne t’a pas suffi. Tu souhaites encore entendre leur groove et leur soul. Encore une surprise : leur dj set couvre une palette diverse et variée de sonorités, de Percussions KHLI de Four Tet à Loud Places de Jamie XX en passant par les Beach Boys ou des sons encore plus jazzy, telle la palette de couleurs d’In Colour de Jamie XX. Trop fort Jungle ! Grâce à cela tu deviens poète et encore plus euphorique. Les gens groovent, dansent, se balancent (balance, balance, balance-toi). Timidement tu oses quelques pas. Même la caméra du Field Day a voulu préserver ce moment. Malheureusement tu n’auras pas l’honneur d’apparaître sur la vidéo recap du festival. Shame on you.
Soudain la foule se dirige vers la même direction : Eat Your Own Ears ou Crack Magazine ? Caribou ou FKA Twigs ? Le dilemme est intense. Mais malgré tout tu craques. Voir la fameuse FKA Twigs après tant de temps te sauvera peut-être avec son show sensuel. Comme un fan qui s’ignore, tu bouges comme elle (tu essayes du moins), tu fredonnes les paroles car tu es trop en connexion avec l’artiste. Entre Glass & Patron, How’s That, Pendulum, Papi Pacify, Preface, Video Girl, Two Weeks et deux nouvelles chansons de son futur EP Melissa tu ne sais plus où donner de la tête. La sensualité et fragilité de Twigs te touchent.
Après tant d’émotions, tes pas(ou le destin) te mènent vers la scène Eat Your Own Ears où tu as le plaisir de revoir Caribou qui t’accueille avec Your Love Will Set You Free . Daniel V Snaith a bien raison. Et comme berceuses tu as droit à I Can’t Do Without You et Sun. Il est 23h. La nuit ne fait que commencer. Et tu garderas du Field Day des souvenirs mémorables que tu rapporteras dans ta valise. Ô joie, ô volupté.
Field Day, see you next year !