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Interview : Gaël Mectoob

Connu pour son activité au sein du Studio Bagel ou anciennement avec son pote Baptiste Lorber pour leur projet 10 Minutes à Perdre, Gaël Mectoob est aujourd’hui l’exemple parfait du comédien 2.0 qui a réussi à creuser son trou sur internet. L’artiste accompli, qui figurait l’année dernière dans le Dézapping de Canal + est réputé dans un autre domaine qui en étonne certains : celui de la musique électronique. En effet, en parallèle de sa carrière de comédien, le parisien produit des sons dubstep et mixe dans bon nombre d’événements. Lors de la soirée Splash (premier week-end de février), nous avons eu l’occasion de le rencontrer et de lui poser quelques questions.

SE | Salut Mectoob, on voulait savoir quelle place occupait la musique électronique et ton activité dans la vie de tous les jours.

En fait, je mixe depuis 20 ans. Tout d’abord, j’ai commencé par de la drum&bass puis ensuite j’ai un peu arrêté pour reprendre sur du dubstep vers 2006-2007 où un pote ramenait souvent des cd’s d’Angleterre. Puis j’ai commencé à faire des soirées au Batofar. C’est à partir de ce moment-là qu’un gars de All Naked m’a contacté et depuis je joue un peu partout entre Paris, Lyon, Bordeaux, etc… J’alterne un peu mes activités liées à internet, et le mix quand il me reste un peu de temps, même si j’avoue ne pas avoir beaucoup de temps en ce moment. (On fait quand même pas mal de soirées avec mon label Château Bruyant)

SE | Nous étions également intéressés de savoir comment tu arrives à gérer à la fois ta carrière humoristique et ta passion pour le mix.

J’ai d’abord vraiment commencé avec la musique : on avait un groupe de rap/punk avec des potes (Joe La Mouk). J’essaie d’alterner au maximum même si j’ai pas trop le temps pour faire des productions malheureusement.

SE | D’ailleurs on a écouté tes productions et on voit que tu touches un peu à tous les styles dans la bass music. Est-ce qu’il y a un style dans lequel tu te reconnais mieux ?

C’est vrai que j’ai tenté pas mal de choses, notamment de la dubstep bien violente. Après mon manque temps me fait défaut et peut-être aussi que je manque un peu de confiance en moi pour vraiment me lancer dans la composition. C’est pourquoi j’ai tendance à plus mixer ! En fait ce qui me plaît, c’est la position de dj et le fait de sélectionner mes sons. Dans mes mix j’aime bien varier les styles avec cohérence : dubstep, drumstep, tropical et même drum&bass en fin de set.

Mectoob en plein mix.

SE | Les gens ont parfois du mal à croire que tu mixes des morceaux de dubstep. Qu’est-ce qui te plaît dans ce style ?

C’est un coup de cœur que j’ai eu il y a 10 ans, au tout début du dubstep quand des gars comme Skream ou Benga commençaient à monter en Angleterre avec un style darkstep/twostep. A l’époque des premières soirées parisiennes, le style m’a plu même s’il était assez sombre. Un peu plus tard, Rusko est arrivé et il a rendu la truc beaucoup plus dansant. J’ai beaucoup aimé et j’ai commencé à mixer dans des soirées dubstep vers 2011, donc à peu près au même moment où l’artiste Skrillex a explosé.

SE | Tu es sur le label Français Château Bruyant. Comment s’est passé la rencontre avec eux ?

A la base, j’ai rencontré Habstrakt qui était sur le label Château Bruyant avec qui je m’étais super bien entendu. Puis j’ai rencontré pas mal de membres du label, dont Niveau Zero, Tambour Battant ou The Unik dont je jouais leurs sons puis les choses se sont faites naturellement.

SE | Aujourd’hui des artistes comme Darktek arrivent à allier humour et bass music en reprenant des répliques cultes des Kassos ou encore de Dikkenek. As-tu déjà pensé à mélanger ces deux styles ?

J’ai plutôt tendance à séparer les deux univers depuis que je mixe de façon professionnelle. Certains pensent que je vais dire des conneries au micro pendant ma performance, mais je préfère rester concentré le plus possible, dans le but de faire un set plus lourd . Au fur et à mesure des années, j’ai quand même commencé à lâcher quelques blagues pendant mes sets ou alors je balance des morceaux un peu plus fun comme du Dr.Ozi, ou encore Krimer un gars de Montréal dont j’ai joué 3-4 titres ce soir. Pour moi, l’essentiel reste de balancer des gros sons pendant mes sets, avec une évolution du dubstep à la drum&bass, en passant par la tropical.

Gaël toujours concntré pendant ses sets.

SE | Toi qui est bien au courant de l’actualité dubstep, quel artiste vois-tu exploser en 2016 ?

Tout d’abord je vois que des valeurs sûres comme Bar9, dont j’ai joué 2 tracks pendant mon set, reviennent à un très bon niveau. Ensuite j’adore la nouvelle génération, avec des mecs comme Megalodon, Eptic et Habstrakt, ou encore jPhelpz et Trollphace qui mixent ce soir. Je ne pourrais pas miser sur une personne en particulier mais l’artiste dont j’ai passé le plus de sons ce soir est Krimer et il va bientôt sortir un EP sur Château Bruyant, donc je pense qu’on va entendre parler encore de lui !

SE | Egalement, on s’est demandé quel son tu écoutais en cachette et dont tu avais un peu honte :

En général j’écoute beaucoup Lana Del Rey, notamment le dernier album : je trouve qu’il est super bien produit mais je ne le dis pas trop.

SE | Est-ce que Baptiste de 10 minutes à perdre est au courant ?

Ahaha oui je lui ai dit et il s’est foutu de ma gueule !

SE | Imaginons maintenant que tu dois reconquérir ta chérie et tu as la possibilité de passer un son… Lequel mettrais-tu ?

Je pense plutôt lui chanter une chanson car j’adore chanter. D’ailleurs je lui invente souvent des chansons pour entretenir la flamme.

SE | Merci beaucoup Gaël pour nous avoir accordé cette interview. A bientôt dans une soirée dubstep et bonne continuation pour la suite de ta carrière.

Mectoob 2

Par Jean-Baptiste

Paris, France.

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