Longtemps cantonné à l’organisation et à la diffusion sur internet de DJ sets, le média Boiler Room aspire à se diversifier. Et se donne les moyens pour le faire.
Les adeptes de musique électronique connaissent cette belle histoire. En 2010, Blaise Bellville et ses potes filment leurs soirées et les diffusent sur internet en direct avec un plan fixe sur le DJ et des gens qui dansent autour de lui. Malgré la simplicité du concept, les soirées underground 2.0 vont de semaine en semaine devenir un rendez-vous très suivi. Les rendez-vous entre potes, dans des center call londoniens désaffectés, vont faire des petits : des soirées aux quatre coins du globe accueillent les têtes d’affiches de la scène électronique internationale. La règle reste la même : une audience réduite mais avec des caméras qui retransmettent aux internautes du monde entier. Tous les plus grands artistes underground sont au moins passés une fois par ces lives. 6 ans plus tard, la marque Boiler Room est devenue l’un des médias musicaux les plus influents au monde. Et elle entend bien investir de nouveaux mondes pour continuer à faire entendre sa voix.
Programmation musicale de plus en plus diversifiée
Pendant quelques années, Boiler Room s’est cantonnée à la promotion des musiques électroniques alternatives dans ses lives. Une persévérance qui lui a permis de générer une vraie fidélité auprès d’un public de connaisseurs. Et, ce faisant, de trouver son business model par le biais des soirées sponsorisées par Red Bull ou Ray Ban. Aujourd’hui, ses fondateurs veulent aller plus loin : soutenir les musiques électroniques, mais aussi mettre en avant un spectre beaucoup plus large du paysage musical actuel. Ainsi, depuis quelques années, Blaise Bellville et ses équipes proposent des programmations de plus en plus éclectiques.
Ces derniers mois, on a pu découvrir la collaboration entre David August et l’Orchestre Symphonique de Berlin, le surprenant live de Mark De Clive-Lowe aux influences world et jazz, ou le concert du groupe de punk enragé TrashTalk (30 minutes de pogos). Quelques exemples qui nous invitent –parmi tant d’autres – au voyage ! Open bar sur le site : des interviews, des master classs de grands musiciens comme Tony Allen ou, en cadeau pas plus tard qu’hier soir, depuis Londres, un événement dédiée au slam et à l’art du lyrisme.
Innovations dans tous les secteurs
Blaise Bellville le sait, la marque qu’il a créée est puissante et respectée. Dans un entretien accordé à l’émission Le Tube de Canal +, il affirme que la mission de Boiler Room est de devenir « le MTV des nouvelles générations », avant d’ajouter: « Les émissions musicales à la TV sont très formatées (…), nous voulons faire le contraire, que ce soit spontané ». Un projet ambitieux que Blaise a déjà commencé à mettre en œuvre, car désormais on ne parle plus que de musique sur le site, mais aussi de politique ou de sujets de société.Le reportage de Canal + relève qu’ont été récemment organisés et diffusés un débat sur le Brexit et un autre sur la condition des populations noires en Angleterre.
Hier nous avons appris que la marque allait créer, début 2017, la première salle de concert en réalité virtuelle. N’importe quel internaute pourra vivre la soirée en direct, comme si il y était, alors que le concert se déroule à Tokyo.
« La plupart du public de Boiler Room sont des internautes qui se connectent pour regarder des événements musicaux auxquels ils ne peuvent assister. Nous avons toujours été portés par l’idée de mettre la technologie au service d’une diffusion de la musique la plus authentique possible. »
Pour conclure son entretien avec Le Tube, Blaise Bellville promet que :
« Quels que soient les domaines, l’actualité, la vie de tous les jours, les films, la science ou l’éducation, Boiler Room les traitera et trouvera de nouvelles formes pour les diffuser ».
En voulant exporter dans le monde entier des idées alternatives et représenter les nouvelles générations tout en continuant à diffuser du divertissement, Boiler Room pourrait devenir, dans les prochaines années, l’un des pôles culturel essentiel à notre époque. C’est tout ce qu’on leur souhaite.