Pour la deuxième année consécutive, le World Trance Winter s’est tenu au parc des expositions d’Avignon le samedi 5 novembre 2016. À l’occasion de cette seconde édition tant attendue, les organisateurs se sont lancé un défi de taille : Organiser une soirée de quatorze heures en collaboration avec l’un des plus grands festivals de musique trance au monde : l’Universo Paralello !

Rendez-vous en terre inconnue
Principalement connu pour sa programmation grandiose et son décor paradisiaque, l’Universo Paralello se déroule depuis plusieurs années sur les somptueuses plages de Pratigi au Brésil. Pour cette nouvelle édition du World Trance Winter, l’association a fait le pari de ramener le célèbre festival brésilien au cœur de l’hexagone, grâce à une collaboration aussi fulgurante qu’étonnante. Une promesse de taille qui laisse place à l’imagination des festivaliers quant au décor qui sera mis en place. Il faut dire que la description de l’événement vend du rêve. Et forcément, on s’y voit déjà ! On est même à deux doigts de glisser un short dans le sac, comme si le soleil pouvait être de la partie lui aussi.
C’est la première fois qu’une association française s’associe à un festival international d’une telle envergure. Mais dès le lancement de l’événement, la soirée s’inscrit dans un paradoxe non négligeable. On nous dévoile une version du festival « made in france » qui se déroulera en plein hiver et en intérieur, dans une salle située en plein cœur de la zone industrielle d’Avignon. Difficile alors d’imaginer une quelconque ressemblance avec l’authentique Universo Paralello.

Mais après tout pourquoi pas puis quand on découvre la programmation de la soirée, on n’a plus aucun doute. Ni une ni deux on prend nos billets de train, direction Avignon ! Une vingtaine d’artistes internationaux sont annoncés dans un line-up varié, entre progressive, psytrance et full-on. Près de quatorze heures de son en versus offert par des habitués de la scène brésilienne, dans un cadre décoré façon Universo Paralello.

Avant d’accéder à la soirée, on récupère le fameux bracelet cashless, joliment décoré aux couleurs du festival. Une fois fixé au poignet et chargé de quelques euros, on se lance ! Un tour au vestiaire se débarrasser de nos affaires et hop, on fonce à l’intérieur, curieux de découvrir le décor prometteur qui nous était annoncé. On remarque sur la route de nombreux foodtrucks et quelques stands sympas, disposés en file devant l’entrée du parc. Mais les achats seront pour plus tard ! Le premier versus a déjà démarré et on ne veut surtout pas rater ça.
De la trance à tribord !
Arrivé dans la salle, on remarque tout de suite le fameux bateau emblématique de l’Universo Parallelo, décoré d’hippocampes et de tentacules, accompagné par sa canopée fluorescente qui surplombe la scène. Pas de sable blanc ni de palmier à l’horizon, dommage… Mais heureusement Vegas et Freakaholics sont bien là. A peine leur set lancé que les centaines de festivaliers déjà présents sur le site prennent place dans la salle, prêts à faire nuit blanche, armés d’une bouteille d’eau et d’un kigurumi, certes encombrant, mais vu le froid on ne vous cache pas qu’on les envies. Et dire qu’on a failli sortir le short d’été. La nuit tombe et la salle continue de se remplir. Cela fait plus d’une heure que le set de Capital Monkey et Big Brother nous retient devant le son.

Pratagi VS Avignon
On attrape une bière au bar et nous voilà partit à la recherche d’un coin tranquille pour la siroter, en attendant patiemment le set de Moontrackers. Mais après avoir fait trois fois le tour du site, c’est la désillusion : aucun chill-out.
Vous savez ce fameux coin cocooning qui permet à chaque festivalier de se poser loin des basses et de la foule en transe, pour un léger moment de tranquillité. C’est parfois de simples coussins sur un tapis ou une tonnelle subtilement décorée de tentures et de poufs. Le minimum pour des fêtards qui n’en demandent pas plus. Pour un événement d’une telle envergure qui rassemble des milliers de personnes pendant plus de quatorze heures, c’est une très mauvaise surprise. Et même si cela n’était pas annoncé, on s’imaginait autre chose que du béton pour s’asseoir. C’est un peu déçu que nous décidons de faire un tour des foodtrucks, histoire de prendre des forces pour le reste de la soirée. Entre sucré et salé le choix est large, et les prix aussi. On regrette déjà nos paquets de gâteaux bon marché qu’on nous a jetés à l’entrée.

Juste le temps d’avaler une crêpe et nous revoilà dans la salle. Le duo ascendant Moontrackers a pris place sur le bateau et c’est reparti pour une heure de voyage musical. Jusqu’à minuit, la soirée s’enchaîne sur de la trance progressive aux influences variées. On attend les vibes psychédéliques avec impatience.
Difficile de décrocher de la scène quand The First Stone prend les platines. La deuxième partie de la soirée prend forme et la psytrance tant attendue retentit. C’est le début d’un défilé d’artistes exclusifs aux sets hybrides incroyables. Les stroboscopes continuent d’illuminer la salle sur un mapping à la hauteur de nos espérances.

Quatre heures du matin, la fatigue commencent à se faire sentir et l’absence de chill-out aussi, les festivaliers sont assis un peu partout sur le site, malgré la pluie qui ne cesse de tomber. On est bien loin des plages de Pratagi quand même. Faute de place au sec, on s’installe dans un coin de la salle le temps de quelques minutes et c’est reparti pour un tour, la fin de la soirée approche alors pas question de rester planter là.
Il est où l’after ?
Le dernier versus se fait attendre, quand soudain plus rien ! On reste là devant la scène, au milieu des cris des festivaliers, mécontents de la coupure, croyant à une simple transition ratée. Quand finalement les lumières s’allument et tout s’arrête, près d’une heure avant la fin. Il est cinq heures quand la salle est évacuée par la sécurité.
C’est alors près de 6000 festivaliers qui sont expédiés du site et forcés de rentrer chez eux plus tôt que prévu. Mais comment ? A cinq heures du matin, dans une zone industrielle sans aucune information sur les moyens de transport mis à disposition. Pas cool. On envie les chanceux venu en voiture, fraîchement épargnés des deux degrés ressentis au levé du jour. Puis finalement il n’y a aucun moyen de transports, la navette la plus proche est à une heure de marche. On décide alors de prendre un taxi, mais le réseau est totalement saturé par le nombre de demandes. Plus d’une heure d’attente devant l’Agroparc avant d’être gentiment reconduit par un chauffeur à notre point de départ. On s’estime heureux quand on voit les centaines de personnes encore présentes sur le site, dans l’attente d’une solution miracle pour rentrer.

Une soirée réussie qui se termine après de nombreuses péripéties. On repart avec des souvenirs pleins la tête, entre décor planant et artistes fabuleux, largement à la hauteur de nos espérances. Des rencontres, du partage et des découvertes musicales précieuses que l’on n’est pas près d’oublier. Quelques mauvaises surprises qui, nous l’espérons, seront corrigées pour les prochaines éditions.