Après trois années de disparition, les Crystal Castles ont fini par remettre le pied en France pour notre plus grande satisfaction. L’occasion pour eux de passer à l’Élysée Montmartre le 2 décembre 2016. La salle de spectacle récemment ré-ouverte s’est déjà vue trembler sous les basses de Justice à l’occasion d’une soirée gratuite.
Le soir tant attendu survient le déraillement du train sur la ligne 2 du métro parisien. Malchance, nous n’arriverons pas à l’heure pour les jeux de percussions des deux premières parties introduisant le concert. Des groupes de petite gageure encore et pour lesquels nous avons toujours été habitués à une haute qualité musicale, comme avec les premières parties de The XX que nous reverrons au Zénith les 14 et 15 janvier.
Le show s’enclenche sur une grande intensité de volts, avec la combinaison des nombreux appareils qu’Ethan Kath emploie pour remixer en direct le live que les Crystal Castles construisent. La voix d’Edith Frances est par exemple remaniée par l’oscillateur de l’Atari 2500, lui donnant une allure robotisée et punk-virtual. Le groupe renoue petit à petit avec son public malgré l’absence de l’ancienne chanteuse, en effet Alice Glass a cédé sa place à Edith Frances.


Et d’ailleurs, seule la chanteuse brise la glace du quatrième mur qui nous sépare, par des mouvements et des cris survoltant la foule. Il suffit de déplacer son regard pour voir des amateurs de voguing (danse urbaine propres au club) en pleine session d’équilibriste. Une soirée spectaculaire de l’agenda parisien où le talent des artistes a su rencontrer l’intérêt du public. L’introduction à Amnesty (I) s’est faite à forts coups de remixes nous donnant à entendre Crimewave, Frail, et l’électro-punk Concrete avec plus de vérité que jamais.
Les lumières épileptiques envoyées en rafales depuis les différentes recoins de la scène, projettent le public au cœur d’une ambiance garage entre underground bien crado et communauté soignée. Crystal Castles ont préféré venir présenter le fruit de leur labeur et non se consacrer à faire la fête avec nous. Faire la fête, il en va du ressort du public ; pour les artistes, c’est sur la scène que la fête se joue.

Ethan Kath est resté focalisé sur le fonctionnement des machines jusqu’à l’extinction des néons, sans un au revoir. Nous ne serons pas parvenus à obtenir quelques mots de la part du groupe : parfois, les artistes continuent de créer et à jouer depuis des sommets qui ne nous sont pas accessibles. Les Crystal Castles nous auront livré un concert énergique et électrisant pour un public agité.