Avec cette nouvelle édition du festival Peacock Society, We Love Art s’affirme pleinement dans le milieu électronique du Grand Paris. L’agence a su confirmer la puissance du festival en reconduisant le pacte de confiance avec ses festivaliers. Avec un tarif sensiblement identique à tous les autres festivals, nous avons reçu la meilleure programmation des derniers mois à partir de sets de folie et de compositeurs en pleine forme.
Nous retrouvons aisément le chemin du Parc Floral du Château de Vincennes, la marche se fait tranquillement auprès des quelques frénétiques, déjà en route à 22 heures entre les conifères bordant les pelouses. L’équipe de sécurité nous accueille avec amabilité et grand professionnalisme. Afin d’être sûr de conserver toutes nos affaires jusqu’à la clôture du festival, un système de casiers nous est proposé. Une fois le bracelet serré autour du poignet, il est temps de découvrir la Halle Baltard propice à la fête : le Moyen-Age n’a qu’à bien se tenir, l’espace carnavalesque est de retour.

Nous prenons place au Ciné-Club pour se détendre un peu, avant d’aller s’exposer à la diffusion de l’électricité et à l’énergie que procurent les enceintes volumineuses. Place à la house de Chicago avec « Pump Up the Volume », un documentaire condensant une quantité d’images d’archives des années 1990s sur deux heures de montage. Nous prenons quand même le temps d’aller s’échauffer sur le live de Roman Poncet. C’est principalement Paula Temple que nous attendions en Warehouse pour mieux observer, entre curiosité et admiration, la prouesse de son ingéniosité. Y a pas à dire, la visionnaire nous a fracassé le système nerveux.
Nous prenons le temps de nous glisser entre les rangées du Talk au Ciné-Club de Larry Heard accompagné de Mr White et de son manager. C’est un grand plaisir d’entendre l’éminence de la house des États-Unis discuter généreusement de son travail, tandis que Donald Trump exerce un demi-tour catastrophique sur la condition des Afro-Américains. Nous retournons en Warehouse pour en terminer avec Paula Temple avant de poursuivre sur le live de Bjarki, filleul et protégé de Nina Kraviz. Une énorme composition brutale, violente et dense qui anime la foule comme il faut, notamment – on va pas se le cacher – à l’instant de la track « I Wanna Go Bang » qui ne lui a demandé que 40 minutes de création… – Un géant costumé en combinaison blanche nacrée et au sourire aiguisé, se déhanche confortablement sur scène, pour mieux nous inciter à prolonger la cohue.


Nous décidons tout de même de nous ruer vers la Squarehouse pour 1 heures 15 de démonstration de Larry Heard que nous ne reverrons pas de sitôt en France au vu de sa tournée. C’est avec dynamisme que nous savourons ce moment enchanteur rythmé aux efforts de Mr White. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, Omar S arrive pour épater la galerie : l’occasion pour nous de se consacrer à une séance de Voguing. Nous permutons d’espace pour le début de Ben Klock qui a donné tout ce qu’il fallait.

Le lendemain, après quelques activités étudiantes dans l’après-midi, la fatigue commence à se faire sentir, mais les jambes et tout le reste du corps en redemandent. Nous y retournons avec le plus grand enthousiasme. Il faut dire que tout a été prévu pour notre soin : des transats, un espace chauffé, des stands de nourriture, de nombreux bars aux professionnels plus qu’agréables. Des toilettes à la sèche sont fréquemment nettoyées pour respecter l’engagement écologique.

Un aménagement qui comble les festivaliers respectés et dorlotés. L’équipe de la Croix-Rouge s’occupe avec dévotion des quelques festivaliers qui ne savent pas s’amuser sans se faire mal. On va dire que l’agence a su appréhender tous les besoins du week-end.
Nous redémarrons l’activité des festivités avec l’énergie et la qualité d’Anetha en Warehouse, suivie de la discrétion et de la passion de Lena Willikens. Retour au Ciné-Club pour un documentaire sur la vie mouvementée de Modeselktor : un film pour se reposer dans le calme avec idéalisme sur la condition des artistes, de nos vies et de l’amour d’autrui. Sans oublier de partir savourer après plusieurs minutes, la magie de Seth Troxler en Warehouse.

Modeselektor entre en pleine fanfare et délivre la tempête à ceux qui sont encore debout : « Hell is Above Us !« . La vitalité et l’entrain de la foule se communiquent de corps en corps. Un des moments les plus réussis et sensationnels de ce festival de longue haleine, avec le remix fondamentalement joyeux de Born Slippy réalisé par Underworld et qui a marqué la génération de Transpotting en 1996, dirigé par Danny Boyle.
Visualiser le livestream du 18 février 2017 par Concert Arte.
Âme nous envoûte ensuite de percussions, heureusement, nous sommes préalablement passés nous munir de bouchons au stand de prévention. Manu Le Malin jouit de sa gloire, de l’autre côté, en live d’Ø [Phase]. Chris Liebing fait du clubbing typique, notre cœur nous rappelle vers Âme pour mieux se ravir avec tendresse. Et pour ce deuxième soir, l’expérience se prolonge encore jusqu’à 7 heures 30. Merci à l’organisation, il y a pas à dire. Sur le retour, un homme nous dit que nous brûlerions dans l’enfer des religions monothéistes. Il peut garder ses paroles nauséabondes pour lui, nous avons aimé la folie de ce week-end de génie.
Peacock Society nous a donné le meilleur de We Love Art. Et si c’était cela, le nouveau Monumenta ? Nous rêvons encore de ce week-end et songeons à notre prochaine expérience collective. Ah ! Cette chaleur ! Le lendemain, on pète la forme : la société du spectacle nous a offert l’énergie nécessaire pour reprendre le travail, ou les cours ; loin de nous fatiguer, le festival Peacock Society nous a impulsé pour la semaine.