Près de deux ans après son premier album acclamé « Opening », Superpoze revient en ce début d’année avec For We The Living, un deuxième LP dans lequel le Caennais renouvelle une nouvelle fois son style avec brio.
Gabriel Legeleux, alias Superpoze, s’affirme de plus en plus comme un incontournable de la scène électronique française actuelle, au même titre que Fakear ou Jacques. Le jeune producteur nous livre le 24 février 8 nouveaux titres accompagnés de belles vidéos en slow-motion, après plusieurs EP qui ont façonné son style très personnel et un premier album marquant en 2015, Opening. Entre ce dernier et For We The Living, nous avions eu droit en fin d’année dernière à un EP, Shelter/Gleam, deux titres qui annonçaient déjà une certaine évolution dans le style du Caennais.
Des morceaux puissants et ambitieux
Après les sons éthérés et mélodiques de Opening, Superpoze signe ici plusieurs compositions plus percutantes et dansantes, à l’image d’Azur, premier titre de l’album à avoir été dévoilé, ou encore le morceau-titre For We The Living, dont la montée en puissance entre rythmes saccadés et mélancolie impressionne dès la première écoute.
Avec Signal, morceau d’ouverture long de 8 minutes, on ressent les différentes facettes de l’artiste : de longues plages aériennes de synthés saturés qui apportent une grande ampleur aux morceaux, des percussions très présentes et inventives (Superpoze les a étudiées au conservatoire), puis une mélodie répétitive qui monte, accompagnée d’un kick puissant qui font de Signal un morceau imposant et riche, qui s’étale sans jamais ennuyer, alternant moments forts et passages plus calmes.
La fin du monde qui plane sur l’album
Les morceaux de l’album font voyager, en les écoutant on à des images qui défilent devant les yeux. Le producteur ne cherche pas seulement à faire danser, mais nous offre une musique électronique plutôt basée sur le ressenti et les émotions, faites de montées en puissance et de redescentes intimistes. Son œuvre n’est pas vraiment une électro violente taillée pour les clubs mais plutôt une invitation à ressentir et imaginer des choses.
Ainsi, Hidden, A Photograph (avec la voix sublime de Dream Koala) ou le morceau final The Importance of Natural Disasters sont des pièces plus douces, incarnant une certaine tristesse, une idée de fin du monde qui recouvre tout l’album. Superpoze a précisé avoir été influencé par de nombreux films montrant l’homme confronté à sa fin, comme Take Shelter ou Interstellar, et on peut dire que ça se ressent dans sa musique. Il y a comme un sentiment du temps qui passe et la peur d’un futur inconnu.
L’album comme un tout
Avec cet album, Superpoze confirme son envie de créer une œuvre unique et variée, loin des modes mais regroupant des influences diverses (de la puissance de la techno à l’ambient, en passant par des nuances plus pop), quelques samples discrets qui s’étirent le long des morceaux sans que l’on puisse en distinguer le début ou la fin. For We The Living accueille aussi une version studio d’un morceau que le producteur joue depuis quelques temps en live, Thousand Exploding Suns, à la mélodie formidable. L’album est à écouter d’une traite, les morceaux s’enchainant parfaitement comme pour nous raconter une histoire, une histoire qu’il nous revient d’imaginer.
Après avoir écouté For We The Living, on n’a qu’une envie c’est de le découvrir en live, ce qui nous aidera à patienter avant l’arrivée des nouveaux projets du Caennais (la composition de la musique de la nouvelle pièce du dramaturge Marc Lainé à la fin de l’année). Bonne nouvelle, Superpoze est en tournée dans toute la France, notamment le 30 mars pour une date parisienne à l’Elysée Montmartre, avant d’enchainer sur plusieurs concerts en Europe et aux Etats-Unis.