Entre visibilité réduite et disparités évidentes, l’ascension des femmes dans le milieu de la musique électronique est le symbole d’une lutte pénible entre des reines incontournables et une scène à dominante masculine.
On ne parle pas ou que très peu de l’inégalité des genres dans le milieu de la musique électronique et pourtant le problème reste bel et bien tenace pour de nombreuses femmes qui peinent à trouver leur place dans les clubs, les festivals ou auprès de labels reconnus. De notre chère et tendre belge Amélie Lens, à notre incroyable russe Nina Kraviz et sa compère de Kiev Nastia, en passant par sa majesté Paula Temple, Charlotte de Witte la jeunesse de la techno agressive, le souffle français d’Anetha et de DJ AZF, la matriarche allemande Ellen Allien, ou encore l’étoile montante Helena Hauff, la liste est longue et le débat persiste.
Ainsi, le collectif Female:Pressure se débat activement pour faire valoir les femmes dans le domaine de la production musicale. En plus de son réseau de référencement, ce dernier propose de nombreux graphiques très surprenants.

UN CONSTAT ALARMANT
Tombent les chiffres, tombent les masques. Le collectif met vite le doigt sur une réalité effarante. Et il suffit ainsi de trois-quatre couleurs pour nous laisser bouche bée. Pour arrondir tout cela et le rendre plus significatif autant faire simple. Ainsi, tous pays confondus :
- Dans le line up d’un festival de musique électronique, 1 sur 10 artiste est une femme.
- Chez les labels de ce genre musical, un peu moins de 2 sur 10 artistes sont de sexe féminin.
- Dans la programmation des clubs, moins d’1 sur 10 dj est une femme.
Constat déprimant, questions sans réponses, réflexions déroutées, il est difficile d’accepter une telle réalité. Mais pourquoi les femmes sont elles si peu présentes sur le devant de la scène ? Certaines ont répondu..

DES TÉMOIGNAGES MITIGÉS
Dans une interview avec Trax Magazine, le symbole de la techno Paula Temple soulevait cette évolution inexistante de la place de la femme dans un tel univers musical. « Doit-on vraiment parler de l’éléphant dans la pièce ? » a-t-elle répondu lorsque le magazine lui demanda son avis sur la place des femmes dans la musique électronique. Ainsi, son agacement visible nous laisse sans voix et soustrait à notre avis tout espoir : même une personnalité aussi marquante que Paula Temple semble avoir baissé les bras.
Dans une interview pour Melodious Fabrics, Yuki, elle ne dénonce pas la sexualisation mais parle d’un milieu « masculin » difficile à percer. Elle soulève également le fait que le physique joue énormément dans la musique électronique, nous ramenant à certaines polémiques orchestrées par des passionnés dénonçant le fait que les noms les plus résonnants doivent bel et bien, dans de nombreux cas, une partie de leur renommée au physique de la productrice en jeu. Pour beaucoup, la belle Nina Kravitz serait LA personnalité marquante de la musique électronique féminine et on ne dénombre déjà plus les commentaires misogynes, machistes, ou les cas d’hyper-sexualisation de l’artiste.
« Je pense que c’est important d’être une femme » – Yuki
Ainsi, les débats fusent et les avis divergent, mais une chose dont nous pouvons tous être certains est cette incompréhension autour de la femme dans la musique électronique.
Et même si les annales ressassent plus de dj masculins que féminins, le constat en reste inchangé : la scène de la musique électronique est inégalement réservée et, malgré le combat acharné d’hommes et de femmes, les programmations s’évertuent à mettre en avant des sets signés par des dames toutes autant merveilleuses. Alors, avec force et volonté, saluons l’avenir, et voyons sur qui pointeront les projecteurs.