Après six mois d’attente interminable nous y voilà enfin : J-1 avant le début du Son libre festival. Avec une quatrième reconduction annoncée dès le mois de décembre, difficile pour notre équipe de ne pas s’impatienter.
Heureusement, les organisateurs n’ont pas lésiné sur les moyens pour nous tenir en haleine jusqu’au jour-j. Une mise en bouche alléchante grâce aux publications Facebook, qui nous dévoilent progressivement les têtes d’affiche du line-up et les différentes nouveautés du festival. On ne pouvait pas rater ça, et encore moins sans vous le faire partager.

Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt !
Les derniers préparatifs se mettent en place : les sacs à dos sont bouclés, on se charge de notre attirail de camping, bouteille d’eau à la main et direction la gare de Bordeaux pour la quatrième édition du Son libre festival. Cinq heures de train plus tard, nous arrivons sur les terres Gardoises, à Nîmes plus précisément. Plus qu’un jour avant le début du festival. On s’est dit qu’arriver la veille nous donnerez plus de chance de trouver un coin sympa où s’installer, sur un site où plus de 5000 festivaliers sont attendus.
Et on a bien fait ! Après un réveil bien matinal, nous voilà parmi les premiers à décharger nos affaires sur le camping du Son libre. Ni une ni deux on s’attèle à chercher un coin d’ombre pour monter notre campement. Treize heures, le thermostat affiche déjà plus de 30°C. Heureusement, nous parvenons à trouver un endroit ombragé où poser nos tentes et passer l’après-midi, en attendant l’ouverture des scènes prévue pour 17 heures. Les festivaliers arrivent en masse et le camping se voit rempli en quelques heures.

Entre temple aztèque et fleur de lotus !
Après quelques échanges en bonne compagnie de nos voisins festivaliers, nous décidons de récupérer nos pass afin d’accéder à l’espace des scènes. Malheureusement, l’ouverture fût retardée de plus d’une heure par un incendie survenu tout près de la zone du festival. Une attente vite oubliée quand nous arrivons devant la Temple stage du Son libre, aussi appelée « scène techno ». Malgré les critiques faites sur la décoration de l’année précédente, on ne s’attendait pas à une telle évolution en termes d’habillage et de scénographie. On découvre alors une scène entièrement recouverte d’un temple aztèque de plusieurs mètres de haut, accompagnée par des totems et des statuts d’un réalisme incroyable. Une décoration à couper le souffle qui promet des mappings fulgurants à la tombée de la nuit.

De son côté, la scène trance se veut toute aussi impressionnante que sa voisine. On y découvre une tête d’éléphant façon origami de plus de 8 mètres de haut, entourée de lotus et d’ornements aux couleurs très épurées, toujours fidèle à sa canopée aux mêmes couleurs floquée de plusieurs mandalas. Autre belle surprise sur les scènes du Son libre : le nouveau sound system, by Execut Acoustics. Chacun des systèmes sons d’Exekut est une version unique, évolutive, survitaminée et d’une définition strictement fidèle. Enfin, c’est ce qu’on nous as dis ! C’est une première fois pour l’équipe de Soirées Électroniques qui, d’ailleurs, est ravie de jouer les cobayes. La musique démarre et les avis sont unanimes : une qualité sonore incomparable, allié à un design des plus modernes, le tout avec une puissance très appréciable. Clairement, on ne pouvait pas rêver mieux pour un festival !

Une nuit chaudement … acidulée !
Rapidement, l’Indian Stage se rempli en masse avec l’arrivée du trio Black Muffin. Ce jeune groupe grenoblois ouvre le début de soirée avec une trance progressive moderne, bercé par une bassline funky et des mélodies soignées. Une vague de douceur avant l’arrivée de la trance psychédélique de Skyhigh pirates, Atriohm et Fungus Funk qui s’annonce plus brutale que jamais. Après avoir passé une bonne partie de la nuit sur l’Indian Stage, nous décidons de rejoindre la scène techno au petit matin pour y retrouver le parrain de l’acid techno : Chris Libérator. Même si l’acid n’est pas notre style de prédilection, on est quand même très curieux de découvrir un des pionniers de l’éclosion du mouvement rave londonien des années 80. Une énergie fulgurante et une bassline aussi intensive que démoniaque se font sentir et préparent dignement le public à l’arrivée de Jacidorexx et Perfect Stranger.
Le soleil montre ces premiers rayons, il est temps pour nous de faire une petite pause pour être en forme demain !

De l’eau s’il vous plaît !
Seulement deux heures de repos… Merci le soleil et sa température matinale, qui excèdent déjà les 35 degrés à l’ombre. Autant vous dire que dormir dans une tente dans ces conditions équivaut à passer une nuit au beau milieu d’un sauna à vapeur. C’est donc la journée idéale pour tester la nouveauté du festival : l’accès à la rivière. Difficilement accessible à pied malgré sa proximité, les organisateurs ont choisi de mettre des navettes à la disposition des festivaliers, au départ du festival et en direction de la rivière. Un aller-retour pour un euro seulement, pas grand chose à perdre, alors on fonce ! Après avoir marché près de 2km pour arriver à la navette, c’est la désillusion. On se rend compte rapidement que les navettes sont très limitées en termes de fréquence et de places et que nous ne pourrons pas tous en profiter. Il aurait été judicieux d’en mettre davantage à disposition et surtout des navettes beaucoup plus grandes, un point d’amélioration à noter pour l’an prochain.

C’est donc un peu déçu que nous finissions par prendre la voiture. Et sans l’ombre d’un regret quand nous apercevons le cadre idyllique qui nous attend plus bas : les Gorges du Gardon. Des paysages à couper le souffle ! Une symphonie de couleurs et de matières, entre le vert émeraude de l’eau, le blanc calcaire des falaises et le bleu azur du ciel. La rivière est peuplée en grande partie de festivaliers, mais aussi de quelques locaux par lesquels nous sommes très bien accueillis. Baignade, bronzette et petite sieste au programme … on dit oui ! Après quelques heures, nous décidons de retourner sur le site, afin de ne pas rater la programmation du soir. Une après-midi reposante et conviviale en compagnie de festivaliers avec lesquels nous retournons sur le festival, pour commencer le début des festivités.

Son libre : le pays du chill
Avant de se lancer devant les scènes, on décide quand même de faire un tour des stands pour déguster un repas chaud. Peu de choix malheureusement et une queue de plus d’une heure à chaque caravane, ce qui finit très vite par nous décourager. Tant pis, on mangera plus tard, mais pas question de rater le set d’Hatikwa et sa trance progressive unique. Pendant une heure, l’artiste berlinois nous envoie des tracks mélodieuses et envoutantes aux pouvoirs hypnotiques incontestables. Une mise en condition parfaite pour assister au set d’Alex Stein sur la scène techno. Un artiste particulièrement attendu pour sa techno brésilienne qui, encore aujourd’hui, parcourt les plus grands clubs à travers le monde. Alex Stein nous joue un set groovy et rebondi, avec des références très « old school » tout en restant dans un style vraiment moderne.
Durant son set, des performers et déambulateurs en tout genre traverse la foule, pour présenter leur show démentiel et surréaliste. On apprécie les voir enjamber le public du haut de leurs échasses, ornés de déguisements tout aussi farfelus que leur passage.

En attendant l’arrivée de Mr Gasmask sur la Temple stage, nous décidons de faire un tour du site pour observer les différentes activités proposées et visiter les divers espaces aménagés.
C’est en effet le gros point fort de cette quatrième édition : pas moins de cinq chills ont été mis à disposition des festivaliers, afin de manger, se reposer ou tout simplement partager un moment convivial entre amis. Il y a même des activités ludiques de création et d’initiation à l’art pour les plus curieux. Le tout dans des espaces abrités et joliment décorés. On profite de l’absence de queue aux stands pour manger un burger maison, absolument délicieux soit dit en passant. Une petite escale au bar avant de partir, où les prix sont d’ailleurs très abordables.
A peine le temps de digérer que Mr Gasmask est déjà sur scène, alors on court. Véritable mentor du mouvement acid à travers l’Europe, il se distingue par ses compositions uniques mêlant divers styles de musiques électroniques avec toujours une prédominance vers l’acid. Deux heures de live où les festivaliers n’ont cessé de danser, créant ensemble un moment de partage unique que nous ne sommes pas près d’oublier. La nuit est passée beaucoup trop vite, le jour se lève déjà et on se rend compte que demain sera le dernier jour de fête. On part se coucher, des étoiles pleins les yeux, merci Son libre !

Toutes les bonnes choses ont une fin !
Dernier jour pour le Son libre festival … mais pas n’importe lequel, puisqu’il regroupe la quasi-totalité des artistes que nous souhaitons voir. La nuit a été courte mais la fatigue laisse place à l’adrénaline des dernières heures et au bonheur de découvrir les sets de nos artistes favoris. On attrape une coupe de fruits aux stands et direction la scène trance où Electric Universe et Outsiders prépare un set qui promet de nous mettre en forme pour la journée.
C’est sans surprise que les deux dj nous régalent à tour de rôle avec une trance psychédélique rythmée et entraînante. Mais impossible de rester pour la fin du set d’Outsiders. On entend au loin le début d’un set minimal prog’ qu’on attendait tous : celui de Doubkore. Ce jeune artiste italien parcourt les plus grands festivals du monde et notamment en Amérique du Sud où il collabore avec les plus grands artistes du continent. Doubkore nous envoie ces classiques que nous sommes ravis d’entendre en live, sous le soleil de plomb qui contemple joliment le festival.

Un dernier trajet vers la scène trance où les israéliens Undercover sont impatiemment attendus. Un set à la hauteur de nos espérances sur lequel nous finirons le festival.
Merci aux organisateurs de s’être autant donné cette année et nous avoir apporté autant de bonnes surprises. Également un grand bravo aux bénévoles pour leur sourire constant et bien évidemment aux artistes pour nous avoir fait partager leur talent sur scène. Merci milles fois Son libre, on reviendra, c’est sûr !