Le week-end dernier une équipe de rédacteurs s’est hissée au-dessus des toits de Bordeaux à l’occasion d’un évènement de grande ampleur, engagé et gonflé à bloc. Retour euphorique sur ce doux souvenir aux mille couleurs : l’édition 2017 du Climax Festival.
Quoi de plus agréable que notre arrivée sur la zone des concerts quand de souvenir on se remémore un espace clos dans une caserne désaffectée chaleureuse, mais légèrement oppressante. Ici, on oublie tout, on déambule sous les arbres, les guirlandes, les lanternes, et on s’octroie la paix dans un parc qui surplombe une ville de lumières.

UN ESPRIT VERT SOUS VERRE
Pour ce qui est du concept écoresponsable tout y est : des structures en matériaux réutilisés aux food trucks 100% vegan, en passant par des toilettes sèches et un espace dédié aux ONG engagées dans la cause climatique, sanitaire et environnementale. En effet, rappelons que l’objectif principal du Climax Festival est de sensibiliser un maximum de personnes à ces problématiques de société de plus en plus importantes de nos jours et que cette année le thème mis en lumière était la recherche d’alternatives à notre alimentation éprouvante pour la planète Terre. Ainsi, pour l’occasion, des invités incontournables étaient conviés pour mener la danse et lier culture et engagement dans trois soirées d’envergure. Alors autant vous dire qu’aussitôt arrivés, il nous est simple de comprendre qu’aucune seconde à perdre ne nous est donnée pour profiter de la vue, car avec plusieurs dizaines de noms à l’affiche, il est l’heure de se retrousser les manches et de se libérer les hanches.

DES POINTURES AUX QUELQUES COUACS
À notre arrivée le jeudi, notre premier concert notable est celui de La Femme qui, avec ses sonorités instrumentales old school, sait nous imprégner de son univers déjanté des années 80’s. Pleins d’entrain, on s’échauffe doucement dans la douceur du soir lorsqu’un détail nous frappe. En effet, une remarque est alors à faire quant aux réglages des différentes voix qui les rendent très peu audibles, remarque que l’on pourrait également porter au concert du même groupe lors du Garorock Festival. Légèrement déçus, mais toujours brulant(e)s, nous nous dirigeons vers la scène du théâtre pour déguster un Isaac Delusion en fusion. Notre cœur est très vite pansé par un live transcendant de Isabella et sa ribambelle de petites perles musicales qui attendent leur tour bien sagement. Le groupe a alors tout d’un magicien qui transporte et transforme le moment en un festin mémorable dont le digestif nous est d’ailleurs ôté par des basses surpuissantes au loin : signal symbolique que Kalkbrenner nous attend. On presse alors le pas pour rejoindre l’amas humain qui vibre en mouvements crescendo au pied de la scène. Le système sonore est appréciable, le sol tremble, la foule hurle et nous observons alors depuis la vague dansante un dj mondial en bonne et due forme. Paul K fait preuve de son assurance et de ses doigts d’or pour combler un public uni et euphorisant. Et c’est sur son tapage nocturne que le premier jour du festival se clôture et nous promet un lendemain encore plus bouillonnant.

Chose promise, chose due. Le vendredi on discute, on debrief de la veille, on s’arme d’une bière et on se dirige d’un pas léger vers la musique pour découvrir de belles surprises et des attentes comblées à merveille. Nous profitons donc d’un The Kooks au meilleur de sa forme qui sautille comme une puce et enchaine les cris de joie. Puis nous attachons nos ceintures pour le vol Polo & Pan, bien assis sur les gradins naturels qui entourent la scène du théâtre. Après le voyage tropical de ce live, nous partons reposer nos tympans et profiter de la vue. Mais les minutes s’écoulent et il est vite l’heure d’aller retrouver Jacques bien au chaud dans un pyjama, prêt à nous servir une prestation DIY et expérimentale qui, pour notre plus grand plaisir, fait danser tout le monde, de l’habitué au néophyte. La soirée se termine ensuite avec Kungs qui, malheureusement, semble offrir le même concert qu’au Garorock Festival et qui, dans une quête du spectaculaire, envoie en permanence des fumigènes en désaccord avec l’esprit écoresponsable de l’évènement. Pour l’équipe, le score du vendredi n’en est tout de même pas moins positif et c’est la tête pleine que nous regagnons nos lits.

Le samedi, lui, nous effraie par sa météo. Mais comme la bonne musique ne craint ni l’eau ni la foudre, nous retrouvons très vite notre courage. Pendant notre interview avec Fakear nous pouvons entendre les prémices d’Omar S qui semble bâtir quelque chose de monstrueux. Le tête-à-tête avec l’artiste se déroule avec brio et nous promet un live tonitruant en fin de soirée. Par la suite, ce que nous retenons du samedi est un live du S-Crew qui a su ravir toute une communauté d’adeptes venus pour l’occasion et dont le seul plaisir fut entrecoupé par des individus parfois agressifs. Des bénévoles ont dû ce soir là ramasser bon nombre de bouteilles vides sur les sols des zones de concert. Un témoignage d’une bénévole évoque des personnes pressées, parfois impolies et peu respectueuses que l’on pouvait surprendre aisément à polluer. Une légère critique serait à émettre suite au live du groupe de rap qui, de par son côté un peu trop expert en animation de foule, nous a fait grincer des dents avec des lancées de flammes pas très « écolo ». Le reste de la soirée s’est déroulé sous un ciel d’averses que Bon Entendeur a su adoucir avec ses compositions électroniques inspirées par des penseurs. Puis pour clôturer notre séjour, nous avons retrouvé ce cher Fakear qui, comme promis, a su nous laisser lui, ses lumières et ses musiciens sur une note édulcorée.

Pour conclure, ce récit rocambolesque nous pouvons donc vous affirmer que cette édition du Climax Festival a été véritablement pleine de rebondissements plus ou moins agréables. Malgré les petits couacs du métier et les mésaventures individuelles, nous gardons en mémoire un évènement d’envergure qui a su rapatrier engagés et intrigués autour d’une ambiance à la chaleur indestructible. Alors c’est avec le sourire que nous pouvons dire : merci le Climax Festival et à l’année prochaine !