Samedi 14 octobre, Justice s’est installé à l’Accor Hotel Arena pour la seule date parisienne de sa tournée 2017. Venus défendre leur dernier album Woman sorti en fin d’année dernière, Xavier de Rosnay et Gaspard Augé ont délivré un live magistral.
Leur troisième album Woman, sorti en novembre 2016, avait été très bien accueilli, l’album étant acclamé pour ses sonorités disco et pop mélangées à la patte électronique si reconnaissable du groupe. Après 5 ans d’attente depuis leur précédent LP, Audio, Video, Disco, nous avions donc pu voir que Justice avait encore des choses intéressantes à proposer, les deux Français étant toujours capables de se renouveler même après plus de 10 ans de carrière. Ainsi, leur tournée mondiale était très attendue.
Une première partie de luxe
Dès la première partie, on pouvait être sûrs d’être entre de bonnes mains. En effet, ce ne sont pas moins que Busy P, Sebastian, Myd et Surkin qui se sont partagés les platines pendant plus d’une heure en guise d’introduction pour un set puissant et éclectique, mélangeant les titres de chacun avec des morceaux plus éloignés de l’électro, comme Video Killed the Radio Star de The Buggles ou Killing In the Name Of de Rage Against The Machine, qui ont complétement retourné Bercy.

Justice qui réinvente sa propre discographie
L’ambiance était donc électrique lors de l’arrivée de Justice. Les premières notes de Safe And Sound puis l’arrivée de D.A.N.C.E ont brillamment lancé le live, avant que le groupe n’enchaine avec plusieurs titres cultes comme Canon et Genesis. Durant tout le live, Augé et de Rosnay ont ainsi mélangé leurs morceaux entre eux pour en créer de nouvelles versions (notamment un mélange de Pleasure, Newjack, Civilization et Helix, qui eut un grand effet sur la foule, ou encore une version disco de D.A.N.C.E totalement inédite).
Ainsi, Justice avait concocté une toute nouvelle version de leur morceau phare Stress sur un public déchainé, accompagné d’un lightshow éblouissant. Un autre moment fort fut le mélange entre leur premier succès, We Are Your Friends, et leurs morceaux Waters of Nazareth et Phantom Pt.II, prouvant que même après plus de 10 ans, le refrain chanté de We Are Your Friends est toujours aussi fédérateur.
Le rappel fut à la fois surprenant et jouissif. Le duo est ainsi apparu après une courte pause en haut des gradins sur une petite scène pour interpréter Stop, l’un des meilleurs morceaux de leur dernier album. Puis, après un passage à travers le public, ils ont repris leur place sur la scène principale pour interpréter une nouvelle version de leur récent Randy, avant de finir en apothéose avec à nouveau Safe And Sound et D.A.N.CE, les deux morceaux qui avaient ouvert le live. La boucle était bouclée.

Une scénographie monstrueuse
Justice a mit les gros moyens pour mettre au point une scène impressionnante. Tout d’abord, le duo a choisi de ne pas faire face au public mais de jouer sur quatre tables différentes de façon à être vus de profil, la foule pouvant ainsi plus facilement les voir jouer. Le lien avec le public n’en était que plus fort.
Reprenant les thèmes du rock chers au groupe (les amplis Marshall empilés de chaque côté de la scène), Justice a ajouté à cela un jeu de lumière très impressionnant, utilisant plusieurs blocs de lumière suspendus et mobiles pour créer des effets en accord avec la musique, le tout étant parfaitement millimétré.
Avec ce live et cette tournée, Justice prouve qu’ils méritent bien leur place parmi les très grands de la musique électronique actuelle. Même si certains ont déploré le tournant plus pop pris avec leur dernier album Woman, il est indéniable qu’ils restent l’un des groupes les plus impressionnants à voir sur scène, et ce pour encore pas mal de temps.