Cette année, nous avons visité pour vous la 14e édition la Biennale de Lyon sur le thème des « Mondes Flottants » : 3 sites emblématiques, plus de 90 artistes et des dizaines d’œuvres. Cette année, la biennale est poétique et multisensorielle (jusque dans les ascenseurs !) : focus sur l’exposition du Musée d’Art Contemporain et les 4 œuvres qui nous ont marquées.
- BABEL – Cildo Meireles
C’est la première œuvre que l’on aperçoit en arrivant sur le site : une tour de 4 mètres de haut, dans laquelle l’ouïe et la vue se conjuguent pour créer une expérience sensorielle complète. En effet, les 320 transistors d’occasion qui composent l’œuvre diffusent chacun une chaîne différente, formant un brouhaha incompréhensible tant qu’on ne s’approche pas de chaque poste individuellement.

L’artiste brésilien crée souvent des œuvres monumentales et participatives : d’après lui, le spectateur effectue « jusqu’à 50 % du travail ». Son inspiration pour Babel lui vient d’un désir de dénoncer la censure omniprésente sous la dictature brésilienne des années 1960 aux années 1980 : il veut illustrer à travers son œuvre la confusion ambiante et la difficulté à dialoguer.
Le petit + : L’œuvre change continuellement en fonction du lieu où elle se trouve car chaque poste capte les ondes de la ville dans laquelle l’œuvre est exposée.
- BATAILLE – Rivane Neuenschwander
L’artiste brésilienne essaie de s’éloigner de la syntaxe de la phrase et « d’envisager le poème comme un objet sensible ». Pour cette œuvre, Neuenschwander a relevé des mots marquants à partir de slogans repérés sur des banderoles lors de manifestations dans toute la France. Ce vocabulaire contestataire a ensuite été cousu sur des morceaux de tissus à l’image des étiquettes de vêtements et accroché sur un panneau pour former des poèmes libérés du poids des règles et des formalités de la poésie traditionnelle. Peut-être une forme plus réelle, plus sensible et moins restrictive de s’exprimer ?


Le petit + : Les étiquettes sont mises à disposition du public pour que chacun puisse ajouter des mots à l’œuvre ou encore les emporter et les accrocher sur son sac, ses vêtements… et devenir à son tour « le messager d’une poésie engagée ».

- UNTITLED – Christodoulos Panayiotou
Ces 7 toiles monochromes crées par l’artiste chypriote font partie de sa série Untitled, série composée de « pulp paintings ». Qu’est-ce que c’est ? Il s’agit d’une technique de peinture à base de pâte à papier – en fonction du papier utilisé, la pâte se teinte d’une couleur différente. On vous laisse une petite vidéo pour que ça soit plus clair.

Le petit + : Ici, Panayiotou a utilisé des billets de banque démonétisés pour peindre sa toile. Il souhaite révéler l’absurdité du concept de l’argent et des billets en les détournant de leur fonction première dans un but purement esthétique.
- SONG OF THE EARTH – Jorinde Voigt
L’artiste allemande créé des toiles à base de crayon et de pastel sur papier. Ses cycles de dessins sont inspirés de la composition homonyme du musicien autrichien Gustav Mahler. Pour Voigt, son travail n’est pas du dessin mais plutôt de « l’écriture dans une forme élargie ». On aime la douceur des couleurs, des courbes et des ondulations.


Le petit + : Les toiles peuvent à leur tour servir de partition et être interprétées par des musiciens !
Il reste évidemment de nombreuses œuvres à voir au MAC, ainsi que dans les deux autres sites de La Sucrière et du Dôme place Antonin Poncet. Vous pouvez encore profiter de la biennale jusqu’au 7 janvier : tous les détails ici !