Nous avons eu le plaisir de pouvoir poser nos questions aux talentueux Dylan, graphiste freelance inspiré et inspirant aux multiples facettes.
LOFI | Salut Dylan ! Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Dylan Rambinaising, j’ai 21 ans et je suis graphiste freelance depuis maintenant 2 ans sous le pseudonyme de Rugged.
LOFI | Pourrais-tu nous parler un peu de ton parcours ?
Alors, c’est un peu compliqué, il va falloir faire le tri. (rires) On va dire que j’ai commencé à dessiner à la maternelle, je devais avoir 4 ans, même pas. Le dessin était pour moi un véritable moyen d’expression, d’extériorisation. Jusqu’à la fin de la troisième, j’ai suivi un cursus classique, puis j’ai décidé en seconde que j’allais faire du dessin mon métier. Je suis donc rentré dans un lycée spécialisé dans les arts et le design à Paris, avec comme idée de devenir architecte – mais je me suis vite rendu compte que je suis très mauvais en architecture. Il fallait être très bon en mathématiques, très précis dans les matières – moi, à partir du moment où tu me demandes de faire un trait droit, de découper droit, c’est fini.
Par contre, j’ai eu un vrai coup de cœur pour la communication et j’ai décidé de commencer un BTS Design graphique, qui malheureusement s’est très mal passé. C’est là que je me suis lancé dans le freelance pour essayer de me raccrocher un peu à ma passion, et ça a marché du tonnerre. J’ai continué à travailler jusqu’à avoir mon diplôme, puis j’ai enchaîné en parallèle avec une licence infographie, webdesign et multimédia, qui elle a été géniale et qui a confirmé mon désir de travailler dans ce domaine.

LOFI | Tu définis ton travail comme « des illustrations et du graphisme » : tu fais vraiment une différence entre les deux ?
Non, en fait, pas du tout. Pour moi c’est une véritable cohésion : je pense qu’un graphiste qui ne sait pas dessiner va avoir beaucoup plus de mal à réaliser ce qu’il veut – même si je ne dis pas que c’est impossible, on a tous notre créativité et notre approche personnelle qui nous permettent de faire des choses magnifiques, simplement, pouvoir dessiner, pour un graphiste ou un créatif, c’est juste un avantage incroyable. Personnellement, peu importe ce que je fais, tout passe par le dessin traditionnel : dès que j’ai une idée en tête, que je dois expliquer quelque chose à quelqu’un, je prends mon stylo et je dessine.

LOFI | Comment décrirais-tu ton processus créatif ?
Encore une fois, je passe obligatoirement par le dessin – même s’il m’arrive de travailler directement sur les logiciels, je reviens invariablement à un moment ou un autre au crayon et au papier. J’essaie aussi d’être le plus polyvalent possible, c’est-à-dire que je fonctionne par séries de dessins qui sont liés entre eux par le style ou le thème, par exemple. J’en crée un nombre défini et après, c’est fini, je m’arrête. Je veux que quand le client regarde mon portfolio ou mes réseaux sociaux il puisse voir un éventail extrêmement large, qu’il puisse voir que je ne suis pas figé, que je peux faire plein de choses différentes. Je trouve ça un peu triste de faire tout le temps la même chose, c’est lassant pour les spectateurs, mais aussi pour l’artiste lui-même. Je veux éviter ça, je veux toucher à tout, tout expérimenter.

« J’estime qu’un créatif doit toujours se remettre en question, se donner des défis. »
LOFI | Question classique, mais toujours intéressante : qu’est ce qui t’inspire ?
Wow. Grosse question ! [Rires] En fait… tout. Il y a des artistes que j’adore, comme Yue Minjun par exemple. J’avais vu une exposition de lui qui s’appelait « L’ombre du fou rire » et j’ai adoré, il avait un message fort et engagé… c’est vraiment quelque chose qui m’a marqué. J’aime beaucoup aussi le style de Malika Favre, qui fait du flat design. Il y a plein de choses, beaucoup d’artistes qui me marquent… J’ai une banque d’images surdimensionnée avec énormément d’artistes qui me sert d’inspiration dès que je suis un peu bloqué pour un dessin. Je pars du principe que dans le monde, tout a déjà été fait : donc pour faire quelque chose d’unique, c’est un peu compliqué ; par contre, pour faire quelque chose d’original il suffit de mélanger des choses qui te plaisent et d’y apporter ta patte personnelle.

« Je suis inspiré par tout ce qui m’entoure, constamment. »
LOFI | Tu as parlé des œuvres engagées de Yue Minjun ; est-ce que c’est quelque chose qui t’intéresse d’explorer dans tes créations personnelles ?
Pour le moment, je n’ai pas encore eu le temps d’explorer l’art engagé. C’est quelque chose que j’aimerais beaucoup faire plus tard, quand j’aurais plus d’autorité et de visibilité. Je m’intéresse par exemple à l’image de la femme dans la société, ça m’intéresserait vraiment de faire une expo là-dessus. Dans un futur pas proche, mais pas non plus lointain ! Pour l’instant, je me concentre sur l’esthétique.

LOFI | Où te vois-tu dans 5 ans ?
Comme tout artiste, tout graphiste, j’aimerais avoir plus de visibilité pour pouvoir vivre de ma passion. Sinon, je vais essayer d’aller vivre un peu à l’étranger pour découvrir de nouvelles choses, de nouvelles cultures… le Canada me fait vraiment de l’œil.
LOFI | Si tu devais choisir un dessin (ou une série de dessins) préféré ?
Oulah, ce n’est vraiment pas facile ! Je dirais que l’œuvre que j’ai le plus aimé faire c’était « l’Arlequin », une peinture super colorée que j’ai créée pour mon exposition. J’avais fait une quarantaine de tableaux en deux mois pour cette expo, avec plusieurs séries dont une qui s’appelait « Un regard coloré » avec justement l’Arlequin. Toutes les personnes qui sont venues à cette exposition m’on fait un compliment ou un commentaire sur ce tableau.

LOFI | Le mot de la fin ?
Pour vivre heureux, vivons tous nus ! [Rires] C’est ma façon à moi de dire qu’il faut vivre tout simplement et être soi-même.
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