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Le Made Festival a brasillé allègrement du 17 au 20 mai

La musique électronique est indéniablement implantée dans le grand ouest Français et continue de s’étendre, au-delà des clubs, des salles de concert. Ce sont des villes entières qui sont investies pour faire résonner les oreilles des amateurs de musique électronique. On annonçait la 3e édition du Made Festival il y a quelques semaines, nous sommes donc partis pour se rendre compte de l’évolution et voici ce qui en est ressorti.

Du 17 au 20 mai, les fervents collectifs et autres professionnels passionnés de musique électronique se sont rassemblés afin de faire entendre leur passion. Qui ne connaît pas le public enflammé de Bretagne pour ses concerts, leur goût prononcé pour la fête ? Déjà deux éléments forts qui permettent au Made Festival de se reproduire à cette 3e édition à Rennes. On rappellera que Jeff Mills, Henrik Schwarz, The Driver, Nastia, DJ Steaw mais aussi Derrick May, Daniel Avery, Traumer, Politics of Dancing et ce n’est qu’en citer quelques-uns, ont été présents pour enjouer et faire danser les festivaliers.

Ce jeudi 17 mai, on retrouvait en premier temps des collectifs locaux très actifs et férus de House : Turtle Corporation, Yann Polewka de Texture, Flou, Comme ça, ÖND, mais aussi des pointures de groove avec Molly & Shee ! Le lieu : la Contrescarpe, un bar à ambiance qui contribue à mettre en scène la musique électronique. De la joie, de la bonne humeur, ces collectifs locaux ont le chic d’apporter une vraie bouffée d’air frais : dynamisme sans borne et une envie d’être proche de leur public. Leurs collaborations sont toujours fortement appréciées sur le territoire rennais, tant leur évolution est grandissante, avec des événements qualitatifs et une convivialité sans nom.

https://www.facebook.com/turtlecorporation/videos/1896767600387138/

En parallèle, nous avions aussi Douchka à l’UBU, les Chineurs de Rennes au Chantier, Calcuta au Bar Expo, Katell, Menthine au Mange Disque etc. Une brochettes très variée d’artistes locaux déterminés à faire l’ouverture. Ceci, en valorisant divers établissements rennais qui participent depuis longtemps à promouvoir la musique électronique.

Le vendredi 18 mai, petit échauffement au Chantier, du remue-ménage à l’ancienne nous fait démarrer le week-end avec énergie. Comme à son habitude, le bar est surchargé, la sueur est de mise et surtout on sent aussi bien les festivaliers que les collectifs rennais à fêter ensemble le Made Festival avec enthousiasme.

Mais nous ne traînons pas, il nous tarde de découvrir de quel bois se chauffe le Made Festival. Rendez-vous qui n’a pas changé : l’arrêt de métro de Charles de Gaulle, en plein centre de Rennes est le point de départ avec les navettes. Ca crie, ça chante, pendant 20 mn dans le bus, mais l’on distingue aussi que les participants sont de tout âge : avec autant de jeunes que de trentenaires et quarantenaires qui patientent plus calmement d’assister aux prestations du grand Jeff Mils.

Graphiste : Arnaud Laly

On apprécie toujours autant la facilité de se repérer dans le parc des expos, ainsi que les estrades qui sont laissées à disponibilité pour se reposer et voir de haut les écrans. Un atout majeur qui concède plus de plaisir à apprécier le festival comme un spectacle. Au bar, les bénévoles n’hésitent pas à nous dire que ce n’est pas la première fois qu’ils viennent aider. Pas forcément des énormes fans de musiques électroniques, ils sont heureux de revenir aider l’organisation. Un bon point car personne ne semble surbooké et au vu de la tête des bénévoles, ce n’est clairement pas le bagne. De même, la sécurité semble plutôt sereine, on sent que les grands débordements de clichés habituels concernant les festivals et d’autant plus électro ne seront pas de mise.

On s’oriente vers les principales nouveautés du Made : des stands d’accessoires, de food, la présence de la radio locale et électronique C LAB et la discoball. Encore une fois, les goodies signés notamment par le designer Arnaud Laly font preuve d’une belle identité épurée et tonique. La nourriture est goûteuse et à bon prix. Malgré cela, petit hic, cela ne semble pas exciter grand monde et les bénévoles se sentent bien seuls. De même à la Discoball, bien qu’en terme esthétique on peut dire chapeau aux organisateurs, il fait froid et la majorité des participants préfèrent rester à l’intérieur du Parc des Expositions. Toutefois une petite foule très enjouée reste en totale concordance avec l’engouement des artistes.

Crédit photo : FTNE Prod

Pour terminer sur le parc des expositions, nous relèverons particulièrement comme à l’instar du festival Panoramas cette année, que le mapping a été bien exploité. Il nous était aisé d’être en totale symbiose, visuelle et auditive, face au travail scénique et musical des artistes. Jeff Mils nous a entièrement conquis, entre house et techno, nous avons eu le droit à plus de tracks inédits que de grands classiques. Rare furent ceux qui n’étaient pas en trans devant autant de propreté et de rythme équilibré face à sa prestation. Henrik Schwarz, nous a interpellé avec son style singulier également, entre intonations ambiantes, ambiance planante presque psychédélique et électronica. Un live perturbant, certes, mais difficile d’exprimer un avis majoritairement positif ou négatif. A revoir avec attention.

Nastia la dj de la soirée, nous a particulièrement enjoué pour son énergie et son groove, moins oriental et plus techno que prévu. Le féminin a toujours du bon et sait donner de la fraîcheur à ce concert. En terme de closing, réalisé par Mod3rn à la place de The Driver (qui était absent car mal en point), nous étions déçus. Très chaotique, le groupe a su plaire toutefois aux plus résistants au petit matin du Made, bien que de notre côté nous étions un peu lassés d’être coincés dans ce même brouillard emplis de basses tonitruantes. Mais encore bravo pour le mapping, qui lui continuait à nous éblouir avec peps, malgré un rythme un peu trop plat à notre goût.

Crédit photo : FTNE Prod

Après un peu de sommeil, on repart en vadrouille, car le festival n’est pas fini et continue en journée. Que de bonheur à respirer autant d’ensoleillement en Bretagne.
Près des 25 degrés, ce fut balades et repos obligés dans les jardins de la ville de Rennes, en musique, bien évidemment. Ce sont de bonnes gorgées de house en compagnie du collectif Brume et de Bellaire, dans un coin de verdure adorable que nous avons commencé à nous ressourcer. Un endroit parfait pour prendre l’air. Le spot étant installé en creux, nous disposions d’une vue maline et agréable pour admirer la petite scène et foule qui danse. On y compte de nombreux espaces ombragés, un atelier pour tester diverses machines électroniques, des grosses bouées en forme de canard pour rigoler. Bellaire, fidèle à lui-même, a su lever les plus fatigués pour de belles gigues sur ses tracks.

Crédit photo : Laura Parize

Niveau Parc du Thabor, ça penche plutôt pour du clubbing divers et varié et même de la techno pour un reste de festivaliers encore chauds bouillant pour le final du Made Festival à venir. Ce parc a le sacré avantage de proposer un espace énorme : plutôt pratique pour la présence de nombreux stands artistiques exposant leurs œuvres, du tatouage et un bar. Toutefois nous ne nous sentions pas plus que ça à l’aise, la découverte ne nous attira pas plus l’oeil et étions plutôt attentisf à la scène.
Le bar quant à lui nous a conquis avec une équipe des plus charmantes et joyeuses malgré l’immense queue qui n’en finissait jamais d’assoiffés. Niveau son, on est moins entraîné, malgré le rythme élevé, les transitions sont trop brutales entre de la dub, techno, même du commercial puis du disco. On a eu du mal à savoir sur quel pied danser.

Crédit photo : Laura Parize

Une bonne recette encore de ce Made Festival qui a réussi à égayer inévitablement tous les rennais et amateurs d’électroniques locaux. Un format toujours des plus agréables et une belle collaboration de vrais passionnés qui ont encore une fois montré bien d’engagements et investissements. Malgré que l’on n’ait pas pu participé à la soirée de clôture du samedi soir, nous avons été ravis de revoir les tempéraments bouillants des amateurs de musique électronique bretons.

On espère plus de punch l’an prochain et restons curieux de découvrir les autres artistes locaux et nationaux qui se chargeront d’électriser la capitale bretonne en 2019.

Crédit photo : FTNE Prod

Par Estelle

Passionnée des musiques électroniques et désireuse de mettre en lumière les métiers et autres arts qui s'articulent autour de ce grand univers. La culture psytrance et la techno/chill sont les moteurs actuels de mes good vibes et domaines que je souhaite en priorité explorer. A votre écoute !

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