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La 25e édition du festival Sonar a tenu ses promesses

Nous nous sommes rendus au festival Sonar qui s’est tenu du 14 au 17 Juin. L’événement fêtant son 25e anniversaire, celui-ci s’annonçait démesuré dans un événement déjà hors norme et autant vous le dire tout de suite : il a dépassé nos attentes ! Invités à couvrir les sessions de nuit, nous n’avons boudé notre plaisir de fouler une nouvelle fois l’immense site Fira Gran Via.

Sur le plan musical, la line up proposée par les organisateurs s’est avérée exceptionnelle. Malgré les efforts dont témoigne la gomme de nos sneakers, nous n’avons pu assister à tous les concerts qui se tiennent simultanément sur 4 scènes mais peu importe, on s’est laissé guider par nos envies et l’affiche était telle qu’il était difficile de regretter nos choix. Parmi les shows les plus attendus cette année, le concert des Gorillaz au Sonar Club figurait pour beaucoup au premier rang. Sans surprise, l’un des groupes phares des années 2000 et ses invités déroulent sa pop aux accents mélancoliques laissant souvent place aux sonorités hip-hop. Moment de liesse lorsque nous nous surprenons nous même à reprendre en cœur avec tous les festivaliers des tracks qui ont marqué toute une génération.

Gorillaz – Crédit photo: Viernes Día

En cette session nocturne du vendredi, les « brits » étaient décidément à la fête avec Preditah et Wiley, des références incontournables pour les fans de trap, de grime et de RnB. Preditah a livré un dj set où se sont mêlés avec cohérence l’énergie d’une trap radicale et la délicatesse de titres plus planants. Fidèle à sa réputation, Wiley n’a pas fait dans le détail, délivrant son flow féroce, son talent et sa présence scénique ont chauffé le public du Sonar à blanc. C’est précisément à ce moment que Bicep entra en scène. D’une incroyable intensité, faisant appel à toutes les émotions sans jamais délaisser le groove, le live proposé par le duo de Belfast est certainement l’un des meilleurs auquel les fans de musiques électroniques peuvent assister actuellement. Pour nous, ce fut sans conteste, l’un des moments phare de cette 25 ème édition.

Crédit photo: Jueves Día

Encore sonné par la performance de Bicep, nous décidons d’assister à celle du vétéran de la techno industrielle barcelonaise : Angel Molina. Le local a tout simplement offert l’un des meilleurs set techno indus auquel nous avons pu assister cette année et ils sont pourtant nombreux tant du côté de l’Hexagone que de celui du pays de Don Quichotte. Enchaînant les tracks d’une sauvagerie totale, ne ménageant à aucun moment un public en état de transe, le catalan qui a tant contribué à l’essort de la techno sur toute la péninsule ibérique a largement fait honneur à son statut. Miss Kittin a la réputation de tenir des prestations inégales, accompagnée par Kim Ann Foxman, le b2b a assuré un closing digne de cette soirée inoubliable.

Miss Kittin & Kim Ann Foxman. Crédit photo : Viernes Noche

Beaucoup de festivaliers considéraient la line up du vendredi comme étant supérieure à celle du Samedi. Nous ne sommes pas sûr de leur état lorsqu’ils ont consulté la programmation. Malgré la chaleur intenable du Sonar Club, nous avons eu des frissons quand nous vîmes les légendaires LCD Soundsystem s’emparer de la scène pour entamer une rétrospective de leur carrière. En totale immersion avec une foule à majorité britannique pour laquelle la formation de James Murphy fait intégralement partie de culture pop, nous avons savourer chaque instant du concert. Le point culminant du show fut celui où le groupe joua « Dance Yself Clean », peut-être le morceau le plus emblématique du groupe et accessoirement l’une des meilleures chansons electro pop jamais produite.

LCD Soundsystem. Crédit photo: Sábado Noche

Fatima El Qadiri constituait l’une des grandes curiosités de ce Sonar Night. Mêlant de manière faussement déconstruites sonorités orientales et musiques électroniques, la compositrice d’origine Koweitienne a réalisé un live envoûtant sur lequel s’est greffé un jeu de projection de lumière extrêmement raffiné hypnotisant les festivaliers. Il y avait foule au Sonar Car pour voir les 6 heures de set de John Talabot. Oscillant house obscure de Chigaco, house de Detroit et tracks minimalistes, l’un des représentant les plus notoires de la house ibérique a réjoui le public qui traditionnellement attend du Sonar Car la reconstitution d’une ambiance club intimiste, pari réussi !

Il est aux environs de 3 heures lorsque Laurent Garnier débute son set de 4h au Sonar Pub. Nous avons déjà évoqué la relation fusionnelle que le producteur français entretient avec le Sonar depuis sa première édition. Fidèle parmi les fidèles, il revenait au français de conclure cette édition. Autre figure centrale du festival commençant peu de temps après au « Lab », Richie Hawtin, tel un symbole, les deux producteurs jouaient simultanément sur les deux scènes ouvertes dont dispose la Gran Fira.

Crédit photo: Viernes Noche

Comme un hommage, Laurent Garnier enchaîne les titres qui ont marqué la techno ces dernières années auxquels il ajoute avec délicatesse, des tracks plus récents, afin de lier toutes les générations. On relève dans sa prestation une dimension mélancolique d’une incomparable beauté. Le jour est levé depuis plus d’une heure, il y a toujours autant de monde au Sonar Pub. Les premières notes cristallines du magnifique « gravitational arch of ten » de Vapourspace annoncent pourtant le dernier morceau de ce festival qui s’achève tel un feu d’artifice.

Laurent Garnier. Crédit photo: Jueves Día

Peu importe les mots que nous avons utilisés pour décrire la 25e édition du festival Sonar : chacun d’entre eux est en deçà de ce que nous avons ressenti et vécu. Un festival où règne une atmosphère mêlant illusion du chaos et bonheur authentique, des artistes qui donnent le meilleur d’eux-mêmes, une organisation sans faille, des rencontres inoubliables… Bref, le Sonar est bel et bien parti pour dominer les festivals européens de musiques électroniques pour les 25 prochaines années à venir. Feliz cumple Sonar !

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