À l’anthologie excessive et au surmenage de l’éclectisme je lève aujourd’hui ma plume car c’est à trop vouloir rameuter qu’on oublie les passions fines et les oreilles pointues. Retour sur un évènement qui semble s’être perdu dans une folie plus ivre que musicale.
Garorock, ma belle, en tout et pour tout l’évènement le plus attendu du Sud Ouest depuis de nombreuses années. Qui aurait cru qu’un jour notre cantatrice nous ferait trembler d’une façon que l’on aurait voulu éviter. Autant en emporte le vent de cette fin de séjour, l’édition 2018 du Garorock Festival s’est envolée sans retenue aucune de notre part. Ici, nous lançons donc un article subjectif susceptible de parler au nom d’une communauté électronique très audiophile. Pour résumer, Garorock entame cette saison de festivals avec un défi de taille qui semble tantôt réussi, tantôt manqué de loin. En tout point, à qui la faute ? Sans blâmer l’orage final, que doit-on penser d’un public parfois irrespectueux, de conditions de séjour critiquables ou encore des sold out étrangement anticipés ? En bref, cette année la rédaction a pu très vite tomber et s’écrouler dans le flou et la sensation que beaucoup de facteurs entraînaient parfois une contre-attaque face à notre passion musicale.

Grande place au rap
Comme nous le disions dans l’article de présentation, cette année le Garorock Festival a joué au bras de fer en proposant un line up dominé par des têtes d’affiche distinguées dans le rap. Parfois aubaine pour les passionnés, les différents concerts ont tout de même ainsi rameuter un public essentiellement jeune et fêtard qui, dans l’excès, a su nous faire tiquer très rapidement. En effet, les lives les plus fréquentés liaient le plus souvent une foule immense à Damso, Lorenzo, Orelsan ou encore Rilès. En cette occasion, le choc avec notre culture électronique s’est premièrement ressenti lors du tant attendu concert de The Blaze, pépite de mise en scène et de transcendance, pour qui nous avons du jouer des coudes et rencontrer les restes d’un public ivre qui n’hésitait pas à bousculer et à gesticuler les majeurs en l’air dans la continuité d’une violence que la bêtise ne savait pas adapter. Aussi entre des beuglements de mâles « oméga » et des étreintes forcées, notre seul désir était de ne pas perdre le live des yeux et de faire abstraction de quelques groupes égarés irrespectueux envers tout autre style que le rap.

Sold out à en perdre son souffle
Avant même le début des hostilités nous avions eu connaissance de l’épuisement de la plupart des bracelets et billets. Et c’est ainsi, sous la chaleur, que les tentes ont commencé à s’empiler les unes sur les autres sans surprise pour tout festival digne de ce nom. Cependant, à notre désespoir, des points d’eau non potables sous un soleil qui nous agressait à grandes claques de 34°C ont su attiser notre feu en cette deuxième journée du vendredi. Aussi, le soir venu, étions nous déjà douteux de la qualité des rencontres à venir, la programmation aillant une fois de plus rameuter une foule prête à s’agglutiner sur celle de la veille. Dès lors, l’appréhension confirmée par un espace concert qui semblait pour tous trop petit devait être apaisée par des lives conséquents. Et, heureusement, certains délices étaient de mise.

Des lives mémorables
Ainsi, après une bataille contre des marées humaines entassées parfois violemment ivres et irrespectueuses, nous avons pu tout de même apprécier nos perles rares indétrônables et fidèles à elles même. Comme nous vous le disions précédemment, The Blaze a su s’atteler avec brio à la lourde tâche de nous éblouir et de nous extirper des corps en sueur pour nous amener au plus haut du divin. Avec leurs sonorités si particulières symboles du frisson de la jeunesse et leur mise en scène unique très cinématographique, le souvenir de ce jeudi soir ne cesse et ne cessera de tourner dans nos têtes pendant de longues périodes de vie et marque, selon nous, une des plus grosses frappes électroniques de l’édition 2018 du Garorock Festival. Mais le duo n’était pas le seul sauveur du festival. Et l’aventure s’est vue martelée de bonheur par différents lives tout aussi mémorables comme celui des compères inséparables de Bicep, ou encore, dans un style totalement unique et novateur, celui d’Eddy de Pretto. De quoi nous redonner le sourire sans trop forcer.

Ainsi, en point final, Garorock, ma belle, nous voilà désolés. Les pour et les contre se jettent contre des murs de doutes et, baladés de droite à gauche entre le beau et le terrible, nous sommes confus, désorientés et pourtant aux trois quarts rassasiés. Que doit-on retenir de ces jours brûlants et secs ? Un choc de passions, de la folie, mais nous ne croyons pas en la laideur. Seul l’irrespect frappe encore nos oreilles. Mais Garorock, ma belle, croyons en toi.