Le mercredi 19 septembre sortait le nouveau film du sulfureux Gaspar Noé, Climax. Présenté à Cannes en mai dernier, le film regroupe de nombreux grands noms de la musique électronique pour une bande son impressionnante.
Gaspar Noé est assurément un réalisateur unique dans le paysage cinématographique français. Depuis Irréversible, qui avait choqué le Festival de Cannes en 2002 pour sa violence, chacun de ses films provoque débats et controverses, le dernier en date étant Love (2015), une histoire d’amour dont les scènes de sexe non-simulées ont fait beaucoup parler. Gaspar Noé fait partie de ces réalisateurs français très proches du monde de la musique électronique, à l’instar de Romain Gavras (Le monde est à toi dont la musique est signée Jamie XX et SebastiAn) ou Quentin Dupieux (Rubber, Au Poste). Ainsi, pour son film Irréversible, Noé s’était offert pour la bande-originale les services de Thomas Bangalter, moitié de Daft Punk, qui avait ensuite sévit en tant que directeur des effets sonore sur Enter The Void (2009), autre film phare du réalisateur.
Son nouveau film, Climax, nous emmène au cœur d’une soirée entre jeunes qui tourne mal lorsque quelqu’un décide de glisser de la drogue dans la sangria. En connaissant l’œuvre de Gaspar Noé, on s’attend à un trip épileptique et très esthétique dont on a un avant-goût dans la bande-annonce.
Un sujet pareil entraine logiquement une bande-son de circonstance. On y retrouve ainsi une flopée de grands noms de la musique électronique d’hier et d’aujourd’hui : Cerrone et son morceau phare Supernature, une version instrumentale du fameux Born To Be Alive de Patrick Hernandez, deux morceaux du groupe de techno américain Dopplereffekt (Superior Race et Technic 1200) ou encore le culte Windowlicker d’Aphex Twin, dont le clip en a traumatisé plus d’un. Thomas Bangalter est à nouveau de la partie après son travail sur Irréversible avec deux titres puissants : d’abord What To Do ?, un morceau techno sorti sur son label Roulé en 1995, ainsi qu’un inédit, Sangria, une montée en puissance de 6 minutes rappelant le morceau Contact sorti sur le dernier album de Daft Punk en date, Random Access Memories. Le duo français fait aussi partie de la soundtrack avec le violent Rollin’ And Scratchin. D’autres artistes cultes des années 70 à 90 comme Giorgio Moroder, Soft Cell ou Lil Louis sont aussi présents.
On trouvera également dans le rôle du dj de la soirée Kiddy Smile, figure de proue du mouvement voguing en France qui vient tout juste de sortir son premier album et qui signe ici sa première apparition au cinéma. Son morceau déjà culte Dickmatized fait également partie de la BO du film.
En ajoutant à cela quelques titres plus éloignés de la musique électronique, comme une reprise d’Angie des Rolling Stones ou des Gymnopédies d’Erik Satie jouées par Gary Numan, on obtient l’une des BO les plus excitantes de cette année. On vous encourage fortement à aller voir le film, en salles aujourd’hui.