Fini de grelotter cet hiver, Ethereal Decibel nous donne leur dernier rendez-vous avec leur édition winter ce 16 mars. Tel un premier air pimpant de printemps avec la darkprog / forest d’Hypogeo et l’entrain de Nobot et d’autres, feront vibrer à nouveau le Warehouse de Nantes.
Nous avions déjà présenté Ethereal Decibel Company en novembre dernier. Particulièrement reconnus pour leur festival en plein air et leurs autres sessions menées en Bretagne, ils continuent de montrer leurs plus beaux atouts même en indoor. Toujours aussi enjoués à faire danser les plus grands freaks du coin, c’est avec convivialité qu’ils nous invitent à nous rendre à leur nouvel événement marquant la fin de cet hiver.
Comme à leur habitude, on distingue une petite programmation toujours variée entre artistes internationaux, nationaux et locaux. Mais ce n’est pas tout, à cette édition winter, ce seront les Free Optics des décorateurs allemands qui habilleront la Main Stage, en compagnie des Collectif Sub.Conscience, Festi-Land et de Rio Del Art (Amsterdam) pour le reste des 3 000 m² du Warehouse.
Pour l’occasion, nous nous sommes permis cette fois-ci d’échanger avec le graphiste d’EDC, afin de mieux connaître leur travail.

LOFI | Samson, depuis quand es-tu graphiste pour l’EDC, comment s’est faite votre collaboration ?
Je réalise des graphismes pour la team depuis quelques années. Cela a commencé avec un flyer pour la soirée Organic Tales en mai 2015. Puis une superbe soirée outdoor, où l’on a appris à mieux se connaître, faisant partie du label Funky Freaks Records. Il s’agit d’un label de la région avec qui j’ai réalisé quelques artworks de compilations psytrance/forest, dans un univers graphique un peu plus « illustré et naïf » qui se démarquait de ce que l’on pouvait trouver dans les codes visuels du monde de la trance. C’était très fractal et digital visuellement. Egalement j’ai conçu des visuels pour Nomaddikt. Il s’agit d’une boutique itinérante de print textile tenue par des amis et très présente dans les événements teknoides et alternatifs. C’est une singularité dans mon travail qui a séduit EDC et ainsi s’est développée notre collaboration.

LOFI | Peux-tu nous parler un peu de tes activités en tant qu’artiste ? Que penses-tu des arts psychédéliques et comment travailles-tu tes affiches/visuels pour chaque événement ?
En tant qu’artiste, je considère cette activité comme une petite soupape de liberté créative individuelle. Ceci, à côté de mon métier de graphiste plus terre à terre. J’ai développé un style de dessin personnel qui est tout simplement né de l’évolution de mes dessins d’enfant. Avec le temps j’ai appris à mieux maîtriser mon trait et y apporter plus de travail de couleur de manière plus réfléchie. Des thèmes comme la nature et ses lois, le mystique et le mythologique, l’espace et le temps, les flux d’énergies et les écosystèmes, les utopies et la célébration…sont des sujets auxquels j’attache une affection personnelle. On peut les retrouver dans l’ouverture d’esprit des cultures psychédéliques et des questionnements. Qui, à l’ère de notre civilisation ultra-consumériste et matérialiste, sont devenus pour moi essentiels à prendre en compte pour renouer avec l’essence de notre présence sur cette planète terre.
Si je devais donner une idée de ma manière de concevoir mes affiches pour EDC, je pense que je n’ai pas de recette miracle. Je fais des croquis et laisse tourner mon imagination jusqu’à trouver une idée qui me parle. Pour chaque festival, été ou hiver, je conserve cependant le style typographique comme marque de fabrique. Et je reprend parfois certains des détails exploités dans l’affiche précédente que je tente de faire évoluer afin de trouver une histoire différente à raconter tout en conservant une identité cohérente à l’ensemble. Le serpent ou l’hydre, fait par exemple pour cette édition, fait un peu figure de gimmick sur les dernières affiches. Symbole de la régénération perpétuelle et de force collective unie face à l’adversité, il m’évoque un beau symbole pour caractériser l’équipe des EDC. Cet hiver, le serpent ouvre ses portes à un chemin végétal menant à une île déserte inconnue jusqu’à présent…
LOFI | Y a-t-il d’autres artistes, graphistes dont les oeuvres t’inspirent beaucoup ou que tu respectes dans leur travail ?
Je suis bien sûr très admiratif d’autres artistes. Quelques-uns ayant marqué ma fascination pour l’art psychédélique, visuel comme musical d’ailleurs. Une admiration s’est largement réveillée au Boom festival en 2008, qui fut ma première introduction aux cultures psychédéliques et dont je garde un souvenir mémorable. Je pourrais en citer quelques références comme Hernst Heckel, Alex Grey, Robert Steven Connett, le très talentueux duo de sérigraphes Arrache toi un oeil, le fabuleux livre Codex Seraphinianus de Luigi Serafini.

Je suis également très inspiré par les dessins à la ligne plus épurée de Matt Groening, Jim Woodring, Blanquet, ou Robert Crumb. Ainsi que beaucoup d’autres artistes, peintres ou street artistes, mais en faire une liste serait soit trop long, soit trop limité.
LOFI | Ce que tu préfères dans les tâches de ton métier ?
Ce que je préfère dans mon métier, c’est sûrement lorsque je peux réaliser une communication efficace. Une communication cohérente et qui reflète au mieux le client et ses valeurs. Et si en plus je peux amener mon propre style graphique dans celle-ci alors c’est le top.
Merci à Samson pour le partage de ses talents et passions ! On vous retrouve à ce dernier et beau rendez-vous de l’hiver ici.