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Wild Spirit, quintessence des Esprits Sauvages des musiques alternatives à Nantes

Une passion débordante pour les musiques électroniques alternatives, un esprit audacieux, du professionnalisme représentent WILD SPIRIT. UPDATE : aujourd’hui il s’agit du label ESPRITS SAUVAGES. Plus qu’un simple collectif, c’est surtout une façon de faire la fête où liberté, humanité et minuties en arts sont les priorités. Focus sur cette force qui ébranle le Grand Ouest.

Nous suivons leur actualité depuis un bon moment. Très actifs notamment à Nantes, le berceau de l’électronique. Impossible de passer à côté de Gauthier le fondateur d‘Esprits Sauvages (anciennement Wild Spirit) ainsi que grand contributeur de projets valorisant les musiques électroniques alternatives.

Gauthier, ou la tête pensante d’Esprits Sauvages

Esprits Sauvages c’est la suite logique de ses projets associatifs de jeunesse. Après de longues années à présider la fameuse association Castle Hood (auteure de soirées déjantées ayant dynamisé grandement le vivier culturel et underground de la ville), créée avec une bande de copains d’enfance, la passion et l’entrain rassemblés dans ce projet l’ont vite fait prendre confiance dans ses perspectives professionnelles futures.
Gauthier reprend donc les études à Paris à l’école IESA Art&Culture pour obtenir un diplôme de Chargé de production en projets artistiques. Il acquiert ainsi les connaissances et savoir-faire utiles pour lancer ensuite à bien son propre projet personnel et artistique : Esprits Sauvages.

La mission ? Promouvoir la culture underground. Elle s’inspire des raves anglaises des années 90 qui avaient lieu dans différents bâtiments désaffectés, plus communément appelé Warehouse. La devise musicale de Esprits Sauvages est plutôt vaste. Plusieurs projets événementiels y ont vu le jour.

Particularité ?

Le singulier concept et identité qu’adoptent ses multiples séries d’événements. Les Modulations par exemple, sont des soirées axées sur le live analogique et modulaire orienté techno et dark techno. Les TRIBU sont quant à elles destinées à la tribe, la mental et l’acidcore. Les Fast Riff à la progressive-trance. Et chaque univers est amplement bien représenté humainement, artistiquement et musicalement. 3 catégories musicales qui fondent bien l’univers d’Esprits Sauvages. Cet esprit sauvage et audacieux qui fonctionne telle une petite entreprise familiale et magiciens de l’événementiel.

Esprit sauvage vous dites ?

Ce n’est pas tout. Le collectif se lance depuis peu dans le booking, un grand pas qui montre son professionnalisme et la qualité de ses projets qui mettent en confiance de sacrés artistes comme Creeds. Un jeune artiste local qui fait déjà largement ses preuves dans toute la France et touchant désormais l’étranger (Brésil).

Cette détermination est née d’un constat venant que les nouveaux artistes émanant du milieu free party et/ou underground ont peu d’agences propres qui coïncident avec leur esprit. Peu sont également capables de les soutenir humainement et techniquement dans leur croissance artistique. La société se construit par rapport à ces faits. Pour le moment le collectif est constitué d’artistes tel que CreedsJKLL – FrenchcoreUNIT – FrenchcoreDicaLucheWakkéDokounta et d’autres prochainement. Dans son booking, des artistes de pointe sont aussi invités tels que Maissouille, Perfect Stranger, Vikkei, Chris Liberator et bien d’autres.

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LOFI | Qu’entends-tu par « Esprit Sauvage ? »

Gauthier (fondateur): quand je parle d’esprit sauvage c’est un résumé de ce qu’il y a dans ma tête. Quand j’ai créé mon entreprise j’ai bien galéré à trouver un nom. J’ai réfléchi à ce qui nous correspondait le plus.

Esprit pour l’essence même des pensées et projets. Ton esprit est la source de tes idées et celui qui permet de créer, mener à bout celles-ci. Sauvage car ça me rappelle les free parties qu’on organisait en mode sauvage dans le centre-ville de Nantes, notamment avec mon soundsystem Tout en Kamion dans les champs.

Quand le barouf a du bon

La plus grosse anecdote qui traduit bien notre esprit sauvage est la première fête de la musique que nous avons organisé derrière le carrousel des mondes marins.

C’était une soirée incroyable, on avait posé sur la petite plateforme en métal en bas de la cale, sans pression. Sauf qu’on n’avait pas pensé que la Loire puisse autant monter.

On a failli inonder tout le matos mais on y a cru jusqu’au bout et ça s’est bien déroulé.

Une autre anecdote à retenir, c’est la teuf qu’on avait établi dans un parking désaffecté en face de la carrière Misery pour l’anniversaire de Thomas aka S8JFOU. Une personne et un artiste qui a vraiment compté dans la genèse du projet. Cette teuf était mémorable.

On avait installé le son à l’avant-dernier étage du bâtiment et les gens pouvaient accéder au toit, contempler Trentemoult et l’Île de Nantes.

Un spot plus qu’incroyable.
A 8h on a coupé le tout car je ne souhaitais pas forcer avec la commune. Une bonne chose puisque ça en est resté à du « ni vu ni connu ». Cela me manque souvent ce genre de soirée. Par ailleurs, info en exclu : de petits événements « sauvages »‘ sont à venir dans plusieurs lieux à Nantes à partir de mai prochain. Tout sera dévoilé au fur et à mesure sur nos réseaux sociaux.

Véhémence artistique et détermination inébranlable

LOFI | Castle Hood en premier, Wild Spirit à la suite. Dans l’ordre ça a donné quoi ?

Gauthier : Wild Spirit a commencé il y a maintenant 2 ans. Officiellement bien sûr, car lancer cette société me trottait dans la tête déjà depuis un bon moment. Castle Hood, c’était l’association de potes par excellence. Tu prends tous tes amis d’enfance et t’en fais un collectif. Celui-ci avait pour mission de montrer toutes les facettes et influences artistiques de chaque membre. En ont découlé un groupe prônant la culture urbaine sous toutes ses formes. Du hip-hop à la techno en passant par la trance et le « boom boom ».

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Le concept de Wild Spirit a émergé assez naturellement ensuite. Je ne suis pas très scolaire comme garçon. J’ai donc tout mis en oeuvre pour vivre des projets concrets qui me passionnent avant tout. Ceux qui me donnent l’envie de me lever le matin, de m’investir à 200%. Ce kif là, je l’ai trouvé dans mes projets associatifs. Certes, entre et par des amis, cependant on s’est toujours dit que ça resterait tel quel. C’est-à-dire que la passion passe en priorité face à l’argent.

Je me suis toujours énormément investi dans Esprits Sauvages. Je n’ai pu m’en empêcher. Que ce soit avec beaucoup de temps consacré à faire de la scénographie pour les événements, que dans le booking et gestion des artistes etc. Ainsi en grandissant j’ai compris qu’il fallait créer quelque chose à côté qui me permette d’en subvenir pleinement. Un peu utopique comme vision à l’époque car selon mon regard actuel, ce n’est pas facilement donné de vivre de sa passion. Certes, je gagne un peu d’argent mais j’ai quand même un travail extérieur pour survivre.

Sauvageries passionnées

L’actuel défi justement est de réussir à faire de Wild Spirit une entreprise amicale et familiale, capable de faire vivre tous ses acteurs.

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Les musiques électroniques représentent un tas de choses pour moi. De merveilleux souvenirs déjà et une vraie partie de ma vie. Je m’évertue à être acteur pour dynamiser la culture de ces musiques et non pas à en demeurer que spectateur. Je ne dis pas que je finirai forcément là-dedans jusqu’à la fin. Toutefois ces projets font partie intégrante de mon existence aujourd’hui et je m’en donne les moyens pour qu’ils durent pour le moment. Ces musiques m’inspirent un savoir-faire qui regroupe énormément de choses : le rythme pour commencer, l’apparence également, la technique, la puissance…

LOFI | Ton énergie dans ces musiques alternatives et ce qu’elles représentent elles-même : entre un aspect parfois psychédélique, expérimental, la hardcore, quelles sont tes affinités avec ?

Gauthier : pour moi c’est un moyen d’expression. Celui pour se retrouver et s’y perdre également. Je suis autant en mesure de m’éclater sur de la house que de me laisser porter par la trance.

Je trouve ça assez marrant d’ailleurs que, selon moi, chaque style de musique détient son moment précis, son endroit et son influence.

Perso, je suis d’avis à écouter de la house tous les après-midis ensoleillés, rien de mieux pour se chauffer. La techno c’est plus nocturne et la trance au petit matin de mon côté.

LOFI | Quelles obstacles particuliers as-tu pu rencontré, ou fais-tu fréquemment face dans ton quotidien ? Avec qui collabores-tu ?

Gauthier : des difficultés, on en a plein dans ce métier. Tu peux employer bien d’énergie dans tes projets avec peu de retours en conséquence. La concurrence est de plus en plus rude sur Nantes, c’est ainsi plus compliqué de toucher du monde.

Actuellement je travaille avec tous mes artistes, mais aussi avec le Macadam avec qui je m’entends très bien. Le Warehouse et surtout le festival Paco Tyson, étant en charge de toute la logistique artistique et programmation de la scène MUTATION.

Des esprits solides pour des projets propres

LOFI | Rigueur, qualité artistique, technique, structuration, quels sont les prochains objectifs ?

Gauthier : parvenir à en vivre serait déjà un premier point? J’aimerais aussi que tous les artistes de l’agence puisse vivre de leur musique également. Continuer à professionnaliser la structure, avancer doucement mais sûrement c’est notre mot d’ordre. On a le temps.

On est jeune et quand on regarde autour de nous, les acteurs de ce milieu qui en vivent ont pas mal d’années derrière nous.

Une personne qui m’a toujours conseillé sur pas mal de mes actions, m’a déclaré qu’il fallait être patient dans ce milieu.

Donc je le suis. On l’est mais notre but à l’avenir est de monter un vrai label innovant pour les musiques électroniques alternatives.

LOFI | Qu’y aurait-il à retenir comme faits marquants qui t’insufflent cette détermination de continuer chaque jour ? Que t’inspire le territoire nantais où tu restes implanté ?

Gauthier : ce qui m’a marqué sur le territoire c’est l’évolution qu’a connu Nantes. La diversité que connaît la ville en ce moment est très impressionnante. Les musiques alternatives ont presque prises le dessus sur la généraliste. On a une commune fantastique dans laquelle on peut dresser bien d’idées. Rien qu’avoir organisé de superbes free en plein centre-ville avec des vibes uniques, ou bien un échec en tentant de développer ce genre de soirée. Enfin, le lieu qu’on avait investi représente aujourd’hui un bar éphémère top, donc un mal pour un bien.

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Next gigs : TRIBU V – Après Lehu, Hesed, Bangbass, NZ42, Sevenum Six, Van Der Wiese, Teksa, Vikkei, Acid Division, Neurotribe et Nokte, des esprits sauvages reviennent pour une nouvelle TRIBU. LA soirée nantaise consacrée à la tribe et acidcore.
& Modulations VII à découvrir.

Par Estelle

Passionnée des musiques électroniques et désireuse de mettre en lumière les métiers et autres arts qui s'articulent autour de ce grand univers. La culture psytrance et la techno/chill sont les moteurs actuels de mes good vibes et domaines que je souhaite en priorité explorer. A votre écoute !

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