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Interview en confinement : le point sur le dj et producteur F.E.M

Comment se débrouillent les artistes aujourd’hui ? F.E.M est une crème locale du Grand Ouest  passé par les tréfonds d’Astropolis et de projets avec Quentin Schneider, responsable artistique du Warehouse de Nantes. Il nous partage son optimisme et sa force à rester actif et à s’accrocher, prévoir l’après COVID-19.

Artiste et activiste au grand coeur

Source : F.E.M Facebook – Trans Musicales

Simon, alias F.E.M est artiste depuis bientôt 10 ans. Ayant oscillé entre beaucoup de styles de musique électronique, la techno reste son genre de prédilection. Très actif et reconnu dans le Grand Ouest, Simon se démarque autant par ses qualités artistiques que son grand coeur. Toujours présent en bénévolat pour de nombreux événements, festivals il n’hésite pas à participer à valoriser le terroir électronique et à partager son expertise.

Aujourd’hui rangé chez Wart booking, F.E.M a su faire partie des plateaux d’Astropolis, du Warehouse de Nantes ou bien encore du Festival Panoramas et les Trans Musicales. Intermittent du spectacle depuis 2014, il favorise son live et lancé un nouvel alias l’an dernier : Nucleus. L’occasion de revenir à ses premiers amours musicaux.

LOFI | Comment la musique électronique a gagné ton cœur et rappelle nous l’histoire de ton fameux blaze ?

A la base, je viens du funk et du rock. En 2005, j’ai eu l’occasion d’aller à mes premières Vieilles Charrues. Le dimanche soir j’ai découvert un dj qui jouait de tous les styles et qui mettait le feu à la prairie de Kerampuilh. C’était Laurent Garnier ! Ce qui m’a amené à découvrir tout l’univers de l’électro.

Des boîtes à rythmes, à produire mes premières ébauches avant de savoir mixer. Il me fallait un blaze et à l’époque, j’étais en étude de physique-chimie. C’est via un cours sur la force électromotrice (f.e.m), la différence de potentiel entre 2 pôles électroniques que l’acronyme a fondé l’histoire.

Une belle façon de rendre hommage à un professeur et de faire la liaison entre deux choses qui me font vibrer : la science et la musique.

LOFI | Avec ce contexte du COVID-19, es-tu plus inspiré au final pour la production ? Sens-tu plus de solidarité dans le secteur ?

Comment tu vois la relance dans la culture après la fin du confinement ?

Je vous avoue que mon quotidien face à ce confinement, ne change pas énormément. J’ai l’habitude de passer ma vie dans mon Home Studio.

En ce qui concerne les annulations de dates, je m’étais déjà préparé depuis début mars. Quand j’ai vu que le Festival Panoramas n’allait pas avoir lieu, j’ai senti que mon travail et celui de tous les artistes allait être mis entre parenthèses pour quelque temps. J’ai eu 4 dates d’annulées, dont le Festival Process. Où nous devions reformer notre duo avec Quentin Schneider exclusivement pour l’occasion… Grosse déception certes. Cependant je me dis que tout ça c’est pour la bonne cause citoyenne. J’espère quand même que d’ici fin avril cela reviendra à la normale car bien de dates de mai à septembre sont prévues de mon côté. Avec ce stress de faire toutes mes heures d’intermittences. La situation est encore floue.

© Mon’Rave Photography

Pour les bons côtés, nous avons un mois voire plus pour faire de nouveaux morceaux. Après les temps d’attente pour signer sur des labels sera d’autant plus long. Tout est décalé. Alors pourquoi ne pas réfléchir de plus en plus à s’autoproduire ? Des acteurs ont déjà pris ce chemin. Bandcamp en est une alternative.

Pour résumer, hors F.E.M, étant déjà un bon casanier, pour le moment ma vie n’a pas grandement changé. Toutefois, paradoxalement quand on te l’interdit, c’est là que tu as vraiment envie de mettre le nez dehors et voir du monde. Toute cette situation va nous faire du bien. Je reste optimiste pour la suite même si oui j’ai peur de l’inverse. Quand on se retrouve au pied du mur on ne peut que remonter la pente aussi.

LOFI | Comment vois-tu l’univers du live prochainement ?

Difficile de répondre car je prends des claques autant sur des dj sets que sur des lives. Par ailleurs, je vois la construction d’un live comme un dj set efficace. Où tout s’enchaîne rapidement. Il y a donc une grosse préparation en amont.

Je me laisse un choix multiple de transitions entre toute ma discographie. Ainsi, je ne fais jamais le même live. Mais il y a moins de place l’improvisation. J’ai un respect énorme envers ces artistes qui justement prennent ces risques.

J’aime aussi rajouter quelques références dans le set. Dans le respect de l’art, je préfère alors intituler mon projet comme un live hybride. Par contre les lives machines, Ableton (ou tout ce que vous voudrez), permettront de donner encore plus de crédibilité à la musique électronique. Pour les personnes qui ne comprennent pas assez cet univers.

LOFI | Avec ce confinement, on a encore plus de mal pour se projeter au-delà de nos frontières françaises.

Il n’y a pas que la musique. Un artiste c’est un tout : une personnalité, un univers et un message à faire passer. C’est donc compréhensible que les promoteurs misent avant tout sur l’image que renvoie un artiste et comment celui-ci fédère. Je suis très pudique et je n’ose pas trop prendre la parole. Je préfère l’ombre donc je peux comprendre le fait que je ne m’exporte pas.

© FTNE PROD – F.E.M & Agoria @ Warehouse Nantes

Personnellement, je mise plus sur une carrière où j’avance étape par étape. Cette expérience d’exploser, de jouer partout et de ne plus rien gérer… Je l’ai vécu, et c’est compliqué à assumer et surtout à garder les pieds sur terre avec du recul.

F.E.M ou pas, je reste monsieur tout le monde. Parfois même je n’arrive pas à comprendre ce que je fiche là et comment j’ai réussi à fédérer. Il y a une grosse différence entre mes débuts où j’avais vraiment faim et je fonçais tête baissée et aujourd’hui. J’ai mis 15 ans à trouver ce fragile équilibre. Pour le reste, je ne me fais pas d’illusion et je verrai au fur et à mesure et au jour le jour ce que la vie me réserve.

LOFI | De Social Afterwork (duo avec Quentin Schneider), carrière individuelle à Wart booking

Les premiers contacts avec Wart se sont fait via mon collectif Social Afterwork. Quentin Schneider et Cabos San Lucas ont joué deux années de suites au festival Panoramas. En 2014 Yannick, un ancien salarié, est venu me voir jouer dans un tout petit bar à Quimper. Il me proposa de venir jouer au festival ! Comme quoi, toutes les dates sont importantes. Ma prestation à Pano a été le déclic pour l’équipe et ils m’ont proposé directement de bosser avec eux. Parfois, je ne me mesure pas la chance que j’ai eu et que j’ai !

LOFI | Nucleus, quelques mots sur ce projet ?

Comme je le disais juste plus haut, je viens du funk et du groove. Il y a eu un besoin de retrouver ces vibes. D’où la création de ce nouvel alias pour faire le pont entre mes premières amours musicaux et mon projet F.E.M. Nucleus c’est un voyage entre disco/funk et acid house avec de grosses influences afro. Un son typiquement inspiré des années 70/80 avec une touche plus moderne.

Mais tout ceci n’aurait jamais vu le jour sans une rencontre déterminante avec le rennais : Molow / Mohand Ka. Un artiste de rue, multi-instrumentiste. Un vrai killer à la basse, à la guitare, au chant et à la percussion. Le genre de gars que tu rêves de rencontrer ! L’âme de Nucleus réside donc entre la folie et la créativité sans limite de Mohand et toute mon expérience du dancefloor et mon sens du groove.

Live solo enregistré avec l’équipe Physalie :

Suivez l’artiste en détails sur son Soundcloud et sa page Facebook.

Par Estelle

Passionnée des musiques électroniques et désireuse de mettre en lumière les métiers et autres arts qui s'articulent autour de ce grand univers. La culture psytrance et la techno/chill sont les moteurs actuels de mes good vibes et domaines que je souhaite en priorité explorer. A votre écoute !

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