Version Bizar sait capter notre ouïe avec attention. Artiste chez ADN MUSIC, il sait pertinemment relever les saveurs de la musique psychédélique au travers de ses morceaux. Une cuisine intelligente allant du plus poivré et obscures ambiances avec son projet plus expérimental. Au plus sucré et groovy avec sa psyprog. Nous en décortiquons quelques ingrédients de ce chouette personnage.
C’est avec malice que cet artiste nous guide dans les méandres de la musique psychédélique sous différents aspects. Avec grâce, il sait amuser nos sens en psygressive, alliant douceur, groove et sauts aériens. Son dernier EP, Gemology en démontre bien son talent à nous évader avec quelques airs de jeux. Mais aussi d’aventures musicales, rythmées par un brin de féérie. Nous sommes très vite portés par le côté fantastique des pierres précieuses qu’il tente de décrire au travers de ses machines.
De longues productions qui se confondent à des aubades oniriques. Version Bizar cherchant tantôt à distraire ou stimuler nos sens. Ceux-ci constamment entraînés sur une certaine cadence. De fascinantes promenades psychédéliques à expérimenter à tout moment.
Ses remix et collabs peuvent s’avérer parfois plus ténébreuses et expéditives. Comme le montrent d’autres de ses morceaux avec son autre projet, Version Bizar Experiment. Il dévoile d’autres facettes, parfois plus taciturnes ou au contraire chatoyantes. Doté d’un rythme plus lent. La fantaisie est à son comble, entremêlant de multiples jeux de distorsions électroniques en tout genre.
LOFI | Enchanté Léon, dis-nous depuis combien de temps tu pratiques ?
Léon (Version Bizar) : j’ai grandi dans une famille de musicien, j’ai donc toujours plus ou moins pratiqué des instruments (Batterie, guitare, basse…).
J’ai commencé la musique électronique par le mix en 2009. Je suis très vite passé à la MAO (en 2010) par désir de produire ma propre musique. Après quelques années d’apprentissage, je me suis essayé à plusieurs styles. Dans un premier temps avec la techno ou le psybreak. C’est finalement dans la psygressive où j’ai trouvé mon bonheur. C’est un style qui pour moi pousse au mélange d’influences et à la recherche de textures toujours plus originales.
Comment es-tu venu à apprécier l’univers de la psytrance ?
J’ai découvert la psytrance en teuf en 2010. J’ai tout de suite su que c’était cette musique que je voulais produire. J’ai ensuite découvert le label Zenon Records qui m’a évidement beaucoup touché. A partir de là, je pars tout les étés en festival un peu partout en Europe. Pour cette année ça va être compliqué (rires).
Comment as-tu réalisé ton EP Gemology ?
Gemology a été en parti inspiré et cousu durant mes voyages. Entre le Népal (où j’ai passé la majorité de mon voyage à composer à Pokhara) et et différents pays d’Europe avec mon van. N’ayant pas de système solaire sur mon van j’ai dû à de nombreuses reprises payer des campings. Ou bien squatter des bars pour recharger le batterie de l’ordinateur. Ce n’est pas toujours facile mais j’en ai vraiment besoin pour avoir des idées fraîches avec ma musique.
Par la suite je suis rentré au studio en automne pour finir les compos et les mixer. C’est un processus assez long. Toutefois je trouve que les morceaux faits uniquement dans mon studio sont moins riches en émotions et originalité.
Ta rencontre, histoire avec ADN Music ?
Tout a démarré avec un track que j’ai composé pour la double compile «Research of Harmony» en 2016. De fil en aiguille ils m’ont proposé d’intégrer le label. J’y ai vu l’opportunité d’intégrer une équipe motivée à organiser des soirées aux programmations osées. Avec un label aux lignes artistiques novatrices. Cela m’a paru logique d’y sortir mon EP.

Que penses-tu de la culture psytrance en France et à l’étranger ? Des projets, des influences ?
Le monde de la psytrance est en perpétuelle évolution. On a vu avec d’année en année de plus en plus d’événements menés. Que ce soit dans des clubs et bars en ville, des festivals aux 4 coins de la planète.
J’avoue être parfois dépassé par l’industrie musicale. Ce qui fait que j’en écoute de moins en moins de à la maison. Je reste souvent bloqué longtemps sur les albums que j’aime. Ce qui en éclipse les autres sorties. J’écoute par contre beaucoup de psybass et de bass music.
Cela a donné naissance à mon projet V.B.E (Version Bizar Experiment). J’y explore différentes facettes de ces styles. Beaucoup de sorties sont à venir. J’ai d’ailleurs sorti mon 1er EP avec Eue, un autre jeune artiste français sur le label américain Black Moon Syndicate.
Comment se passe ton quotidien actuellement ? Quels impacts depuis le début du confinement/épidémie à aujourd’hui, tes perspectives ?
Comme beaucoup, des dates ont été annulées, d’autres reportées à l’année prochaine. On ajoute à ça la fermeture des frontières, les possibles nouvelles vagues du virus. Cela devient très difficile aux organisateur de se projeter et d’effectuer leur événements de façon correcte et sereine. Bien des choses vont changer et il va falloir s’adapter.
Depuis le début du confinement je passe beaucoup de temps au studio, je me suis aussi remis à jouer au jeux vidéo (rires).
Merci à Léon (Version Bizar) pour ces échanges et découvertes à suivre ici.