Après une accession fulgurante ces dernières années sur sa la scène techno, des titres devenus classiques, des festivals et soirées aux quatre coins du monde, Anetha se lance dans un nouveau projet. En effet, la bordelaise de naissance a lancé avec son équipe une agence nommée Mama loves ya.
L’accent est ici mis sur l’écologie, sujet qui concerne chacun mais qui est peu abordé de ce côté de la scène généralement. On a voulu donc en savoir plus, en posant quelques questions à l’équipe derrière ce projet ambitieux !
LOFI | D’où est venue l’envie de créer une agence, et comment la définissez-vous ?
Plus qu’une agence, on a réfléchit Mama loves ya en mode famille. Car l’entraide et la collaboration sont, avec l’écologie, un des deux piliers fondateurs du projet, et constituent notre ligne directrice. Le constat était simple après avoir accompagné et aidé Anetha pendant plusieurs années : pour construire une carrière de DJ solide, il faut vraiment être « Leeloo-dallas multipass » ! Il faut être bon.ne musicalement bien sûr, produire des bonnes tracks et réaliser des super prestations. C’est la condition sine qua non. Il faut savoir s’entourer, avoir un.e bon.ne booker.use / manager.use, faire les bons choix. Mais pour aller loin, on pense qu’il ne faut pas négliger tous les à-côté – la com, l’administratif, l’édition, les labels. Le public est de plus en plus pointu et exigeant. Tout ça est important, peut prendre énormément de temps, et impliquer beaucoup d’interlocuteurs.
C’est compliqué de bien tout gérer en même temps. Notre objectif avec Mama loves ya, c’est d’aider les artistes émergents à anticiper et gérer tout ça dès le départ, en leur proposant un accompagnement full-services pour leur faire gagner un temps précieux, afin qu’ils puissent se consacrer à l’essentiel : la musique. En bonus, si on arrive à le faire ça dans une ambiance familiale, et à associer ça avec une démarche plus écologique, c’est encore mieux. En tous cas c’est notre objectif.
Plus que l’écologie, notre famille prône l’amour et le respect
LOFI | Vous avez communiqué une charte en 10 points, majoritairement écologiques. Était-ce pour vous une dimension qui manquait à cette scène ?

Sûrement. Quelque part oui, sinon le besoin de le faire en notre for intérieur n’aurait pas été aussi urgent. Bien sûr qu’il existe des acteurs et des initiatives qui font bouger les choses, on ne nous a pas attendu heureusement. Mais oui, ça manque cruellement, et on a le sentiment que l’on pourrait collectivement aller plus loin. On va donc essayer de s’engager en ce sens, tout en restant humbles et conscients que ça ne va pas être si facile.
Plus que l’écologie, notre famille prône l’amour et le respect. Alors oui c’est un peu niais dit comme ça, mais on assume ((en anglais ça sonnait mieux (rires)). Car il faut aimer sincèrement pour être dans une attitude de respect. Envers autrui, envers la musique, envers la vie ou envers la terre, c’est la même chose.
C’est d’ailleurs pour ça Mama loves ya. C’est pas qu’un nom fun, c’est une sincère déclaration, une philosophie de vie. La scène manque d’implication écologique d’une part, mais aussi d’amour et d’ouverture. À l’ère des haters, du conservatisme, du repli sur soi, on doit répondre par un bisou.
Se diversifier en travaillant sur l’interdisciplinarité
LOFI | Une première playlist « Rave All You Want vol.1 » est sortie, ainsi que la track « UFO95 x Anetha – On/Offline« . Que pouvez-vous nous dire sur votre direction artistique ? Est-elle déjà clairement établie ?
Une première playlist collaborative, réalisée et updatée chaque mois par Anetha, ABSL et UFO95 de la famille vient en effet de sortir. L’idée est de plus partager avec notre communauté, et de mettre en avant nos artistes (et leurs tracks) bien sûr, mais aussi les artistes du moment qu’on suit et adore, et qui partagent nos valeurs.
UFO95 vient également de sortir un LP il y a quelques semaines, qui inclue comme d’habitude sur le label Mama told ya, une track collaborative avec Anetha. Le partage c’est important et ça va le rester ! Pour la direction artistique, Mama loves ya va rester sur les mêmes bases que le label, et prône en tous cas les mêmes envies et ambitions : mettre en avant la scène électronique française (mais pas que), sortir des artistes émergents, produire différents styles (expérimental, trans, etc.), se diversifier en travaillant sur l’interdisciplinarité… et montrer qu’un peu de couleur ça fait du bien à la techno aussi ahah.
On garde la même recette, qui semble bien fonctionner et plaire au public. Pas de limites, pas de barrières, on avance au gré des envies.