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Interview & EP : envoûtement châtoyant sur Pinyin Danse de l’artiste Mula

Aspirés dans les contrées fabuleuses et mystiques de l’artiste Mula, nous découvrons Pinyin Danse, son dernier EP sorti sur le label remarquable down. Pour les amoureux de l’electro world, downtempo, chill et autres traversées orientales et fantastiques, voici le rendez-vous du jour.

Une belle sortie sur un label incontournable

Down., mené par un groupe d’ami passionné de musique s’est formé avec un fort penchant pour l’intangible, l’abstrait. Avec une volonté de créer des moments qui s’estompent au milieu du rêve, réalité et de l’imagination. Le downtempo est à l’honneur de leurs diffusions. Spiritualité, cultures ethniques, slow house de 90 à 125 bpm, ce sont des morceaux inédits pour des voyages intemporels.

Affectés particulièrement par les vibrations que l’on ressent entre les déserts d’Afrique du Nord, les temps d’Amérique centrale et le chamanisme oriental, Down. sait partager des sons uniques en leurs genres avec une identité visuelle très forte.

Mula, un artiste français déjà bien respecté par ses pairs

Si Mula est DJ et producteur, ce n’est pas tout. Fondateur de Boom Tchak Tour, une caravane mobile et autonome se déplaçant de fêtes populaires en festivals, entre piste de danse et air de jeux sur une ambiance techno, house, progressive, disco, dance, rock et hip hop. Durant le premier confinement il réussit à animer grandement sa ville avec des scènes tournées sur des toits de Besançon.

En tant qu’artiste, il a déjà pas mal expérimenté la tech-house, house progressive, ethno, tribal et afro house. Aujourd’hui, Mula jongle désormais entre des sets hypnotiques de downtempo et des sons plus deep avec de l’instrumental world music pour parfaire nos fins de journées avec délectation.

Remarqué par le label Sol Selectas (Be Svendsen, Nicola Cruz, Acid Pauli…), mais aussi Wayu Records, Baikal Nomads, Mousikē. Ses talents furent déjà soutenus par Amani (Desert Dwellers), Tube & Berger, Mollono Bass et Nick Warren par exemple. Le Hadra Trance Festival ou encore Château Perché sont des festivals où Mula a déjà joué également.

L’inerview de Mula

LOFI | Salut Mula, par où as-tu commencé dans la musique ? Et d’où vient ton nom de scène ? 

Mula : Après avoir fait un peu de solfège, piano et batterie étant gamin (merci papa m’man), j’ai découvert les raves avec mes amis en 2004. Par la suite, la musique électronique. Nous avons très vite organisé nos propres raves party. En 2006 j’ai pu me payer un ordi et télécharger un logiciel de MAO (Fruity Loops). Dès lors, j’ai joué des lives “techno tribe” dans toutes nos soirées. Mon nom de scène “Mula” et tout simplement mon surnom donné à cette époque. Avec mon ami de longue date “Gre” (artiste également – Label Okuma), nous nous amusions énormément à faire des accents du monde entier. Dont l’arabe, et dans un de ces moments de grand n’importe quoi, il m’a appelé “Mula”. Cela sonnait bien, c’est resté… Voilà, comme dirait Claudie Faucan : “Ça ne veut strictement rien dire !” 

World music, la dub, le chill, la deep, l’organic house, le downtempo et bien d’autres d’un univers si planant

D’où viennent tes inspirations et qu’est-ce qui t’attire tant dans ces genres musicaux ?

Ce sont des hybrides entre la musique électronique et folkloriques. J’écoute beaucoup de musique du monde entier, autre que l’électro. Je suis un rêveur et aime énormément le voyage. Je pense que le mélange de tout ça m’a tout naturellement dirigé vers ces sonorités ! C’est ma manière de voyager quand je ne peux pas le faire physiquement !

Je m’intéresse beaucoup aux danses chamaniques. Le fait de rentrer en transe à l’écoute d’un son et les mélodies qui me font planner.

down. · Mula – Pinyin Danse EP

Musiques électroniques à bas tempo, des 4 continents. Un mix entre cultures traditionnelles et musiques électroniques

Qu’en penses-tu en tant que Français ? On a la musique celtique de notre côté par exemple, mais elle n’est pas encore très mélangée à l’électro

Hahaha, c’est juste ! Je me suis justement posé plusieurs fois la question en me demandant comment puiser l’inspiration dans les anciennes musiques traditionnelles françaises ? Il en ressort la musique celtique, l’accordéon … Tout compte fait, ça m’attire beaucoup moins que les sitars, les percussions africaines ou les flûtes amérindiennes ! Mais qui sait, peut-être qu’un jour ça m’inspirera ! 

Les habitudes de mixage, production, le matériel fétiche

Étant donné que j’ai commencé avec très peu de matos, c’est à dire : un ordinateur et une souris. Je garde encore un peu cette façon de travailler, très “visuel”. C’est-à-dire que je façonne énormément mes rythmes et mélodies. J’ai bien sûr acheté du matos par la suite : contrôleurs midi, petits synthés, etc… Je possède un Minilogue XD depuis peu. C’est intuitif, amusant, avec du gros son, c’est parfait !

Des petites habitudes ? Il m’arrive parfois d’extraire des samples via des tutoriels d’apprentissage d’instruments sur youtube.

Un morceau que tu adores, que tu aurais aimé produire ?

Arfff, il y en a tellement… Dans les grands classiques, il y a le morceau du producteur parisien Sahalé “Magharibi”. Ou encore “Man o tu” de l’artiste NU ! Un peu moins connu, le morceau Afro deep house “Fauda” de Shai T !

Carrière d’artiste et le projet Boom Tchak Tour

En France, c’est très dur de trouver des endroits / festivals où ma musique peut passer sur un dancefloor. Donc ma motivation est de me produire dans des lieux où le public aime danser sur ma musique, en France ou à l’étranger.

Le Boom tchak tour est une association composée d’une bonne dizaine de potes. Dont je suis à l’origine avec mes amis K-nouch et Gre. Notre but est de faire la tourner des festivals avec nos camions, d’installer notre scène et de faire danser, rire notre public. Ça marche très bien depuis 4 ans, on met des jeux à disposition du public (Passe-trappe, photomaton, karaoké, boîte à costumes…) on mixe de tout. Du disco en passant par l’euro-danse des 90’s, du downtempo à la techno… Personne ne se prend au sérieux, on se déguise, les gens kiffent et nous aussi !

Depuis peu, nous avons créé notre propre webradio 100% musicale aussi, qui plaît beaucoup ! Avec de la musique “easy listening” de 6H à 20H30 (Indie, world, trip hop, rock…) et des sets “electro” de 20H30 à 6H du mat’.

Les perspectives de Mula depuis le COVID-19

J’essaie de ne pas trop y penser car sinon tu fais plus rien… Même si j’hallucine sur le fait qu’on autorise 1000 personnes à s’entasser dans des supermarchés pour que tout le monde aille bien consommer. Ou bien encore s’entasser dans le métro, pour que tout le monde aille bien travailler. Mais on ne peut toujours pas aller voir une petite pièce de théâtre, écouter un concert en plein-air… Et j’hallucine sur le fait que le gouvernement et les médias traitent des organisateurs de rave party, à peine âgés de 20 ans comme des terroristes ! 

A part tout ça, je continue à produire des morceaux et enregistrer des sets. A être présent sur Internet. Une fois qu’on pourra de nouveau se produire sur scène, je serais prêt ! Je croise les doigts. 

Préparer l’avenir

On veut m’inviter à jouer en Turquie, en Lituanie, à Malte également… Alors vivement que tout ça se “termine” ! En attendant, je vais m’occuper de Radio Boom Tchak, finir un morceau en collab’ avec mes amis Watt The fox. Mais aussi remixer K.D.S, produire des remix & originaux pour des labels comme Sol Selectas, Cosmovision, Harabe, O’tawa records, & Other Moods etc … me faire des bons petits plats et aller marcher dans la neige !

La dernière release sur Baïkal Nomads :

trndmsk · Mula (FR) – Tumbee [Baikal Nomads]

Pour suivre Mula, c’est ici.

Par Estelle

Passionnée des musiques électroniques et désireuse de mettre en lumière les métiers et autres arts qui s'articulent autour de ce grand univers. La culture psytrance et la techno/chill sont les moteurs actuels de mes good vibes et domaines que je souhaite en priorité explorer. A votre écoute !

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