En ces temps compliqués où nous avons du mal à distinguer les jours, ‘Aurora’ est un magnifique album qui nous emmène aux frontières du temps. Ces transitions fantastiques durant l’aube ou le coucher du soleil. Le producteur Courser, en explore la dualité et le cycle répétitif de tension et de relâchement que nous pouvons vivre, dans 10 morceaux intenses et réussis.
La musique, une partie intégrante du quotidien de Courser
De formation classique en apprenant le violoncelle à 5 ans, Courser a enchaîné une dizaine d’années en conservatoire. Puis avec l’adolescence, ce fut la basse dont il s’éprit en jouant dans des groupes de rock indé/garage. Assez sérieusement même, avec plusieurs projets avec lesquels il a pu tourner. En parallèle, c’est une formation universitaire musicale avec une licence en sound design et un master en musicologie dont il se dote. Durant cette période, il y rencontre la musique électronique avec Steve Reich.
Le sampling et le collage sonore ont été rapidement des passions. C’est avec son premier synthétiseur qu’il passe le pas en produisant de la musique électronique.
Arrivé à 2016, Courser sort son premier EP ‘Distances’ sur le label Electronic Emergencies. A la suite d’autres projets plus électro-punk sur Portland.
Ce qui m’intéresse vraiment avec la musique électronique, ce sont les interactions entre la sensibilité humaine et les machines d’une part, et le côté collage d’événements sonores d’autre part.
L’opus ‘Aurora’, cette aube qui nous fascine, transcendé par de la melodic techno
De textures complexes, superposées à des échantillons vocaux alchimisés, Courser nous offre des paysages sonores contemplatifs. Associés à des séquences hypnotiques, et des changements de tonalité entre des rythmes sombres et entraînants à des mélodies émergentes.
Aurora est né après 5 années de dur labeur. L’idée a été lancée après la sortie du premier EP, mais Courser se retrouva face à un long blocage artistique. A sa surprise, le confinement a été bénéfique pour lui, lui ouvrant une nouvelle porte le permettant de continuer l’album.
Un réel voyage qui est progressif. Où l’on part d’une ère sombre, inconnue, planante à un fil de plus en plus rythmique et mouvementé.
Différentes mélodies viennent s’ajouter et offrir une bouffée d’air à l’opus
Les tracks deviennent de plus en plus lumineuses, avec un aspect mélancolique qui se retrouve tout au long de l’album. Une mélancolie en grande partie liée au fait de vivre dans une ville à l’autre bout du monde pour l’artiste. Une certaine nostalgie et beaucoup d’émotions encore plus accentuées avec les événements de 2020 et le confinement se ressentent.
Plus d’espoir et de lucidité s’accumulent à partir de la deuxième moitié de l’opus, qui s’avère plus optimiste et mélodieuse. La techno mélodique fait plus de place à de l’electronica, toujours amenée de manière finement élégante.
Tout au long de l’album, on balance dans une dichotomie et tension entre les différentes textures mais aussi séquences et mélodies. Courser réussit à jouer beaucoup là-dessus pour faire vibrer nos émotions et profondeur d’âme.
Cet album est aussi un témoignage de ce qui peut se passer au long d’une journée/nuit, avec ses hauts et bas.
Une saltation électronique dont on ne se lasse pas
10 titres peuvent vous paraître énorme. Bien que l’artiste garde une ligne rouge musicale que l’on reconnaît fortement tout du long, nous ne nous lassons pas d’enchaîner chaque morceau. Courser fait preuve d’une habilité formidable, dans la progression de ses titres, partant toujours d’un départ plus ténébreux à une rythmique plus profonde et des sonorités plus lumineuses. Représentant bien un lever du jour avenant et motivant, nous saluons l’artiste pour la qualité de chacun de ses morceaux. De chants orientaux, à des notes acidulées, des percussions efficaces, nous remercions l’expérience offerte dans cet opus.
Nos morceaux favoris : Aria, Faceless Voices & Atemporal Memories.
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