Faggia est un récent producteur qui n’hésite pas à fracasser la sphère électro avec sa techno et musique électro expérimentale profonde. Son EP ‘666’ raconte d’une puissance et efficacité phénoménale, comment notre société frise la déchéance totale.
666, ou l’instabilié d’un monde en plein effondrement
Après 3 singles en 2019 et 2020, Faggia sort son premier EP aujourd’hui ‘666’. Une alerte sur un monde bien sombre qui continue de tomber dans les ténèbres avec violences. 4 titres aux noms forts et non dénués de sens décrivent la société dans laquelle on baigne, incohérente, linéaire ou complètement brutale. Un cercle vicieux dans lequel bien d’entre nous sont coincés, ou sont amenés à l’être. Des maux de notre ère, un quotidien sensible qu’il nécessite de prendre en compte.
‘666’, un voyage aux enfers touchant
Bien que le thème est dur, que l’on parcourt des tunnels ou tourbillons sans fin aux orages électroniques tonitruants avec Faggia, on y distingue une vraie sensibilité et un charme atypique. The Demon nous a conquis pour son côté très mélodieux et empli de compassion pour ces monstruosités que nous rencontrons ou pouvons rencontrer à tout moment. L’humanité n’est pourtant pas morte, au contraire et il faut la sauver. C’est ce que l’on croit entendre dans ces voix et chants saccadés mystérieux.
Grèves, manifestations, Notre-Dame de Paris en berne, l’incapacité d’imaginer un futur commun. Ce mystérieux artiste parisien fixe en musique l’instabilité d’un monde en plein effondrement, impossible à contrôler.
Faggia traduit très bien des brutalités incessantes par des sons oscillant entre une techno à rendre moite les murs de quelconque clubs, à des mélodies et vocales plus pop, le tout dans un maëlstrom incessant. C’est clairement l’enfer, Pressure & Brûle retranscrivent bien les horreurs qui s’accumulent dans le monde entier, en pleine rue, chez soi. Des émotions intenses mais qui font danser tant les messages semblent universels et ce besoin de se réunir pour lutter ensemble semblent essentiels.
666 clôture bien le tout avec une ambiance clairement post-apocalyptique, une belle bombe indus, machinale qui déferle sa tempête expérimentale et techno sans vergogne. Des nuages électriques foudroyants à consommer sans modération.
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