Atoem, distingué aux Trans Musicales en 2018 avait réussi à couper le souffle tout son public sur un commun accord. Merveilleux producteurs d’électro et impressionnants lives, ils ont enchaîné les succès tout simplement au travers de leurs performances intenses et hypnotiques, jouées sur les intonations de la techno. Aujourd’hui ils reviennent aux sources de leur projet, liées aux légendes mythologiques et égyptiennes d’Atoem, avec leur clip Precious Land.
Atoem : le démiurge et le dieu créateur
Les deux artistes aiment à retranscrire le nom de leur groupe par : « le point de départ de notre œuvre est un aller retour permanent entre les mythologies antiques et le moderne », Atoem.
Un symbole qui pourrait les caractériser est “Akhet”, un soleil entre deux montagnes. Premier jour du calendrier nilotique, en d’autres termes il symbolise la création.
Ainsi s’est installé leur clip à Naples, en filmant le soleil levant passant par delà le Vésuve. Certaines images de ce clip montrent également la cité engloutie de Baia à Naples, pour faire référence à l’effondrement de civilisations telles que Pompéi, Sybaris, ou encore le mythe de l’Atlantide raconté par Platon.
Le groupe n’hésite pas à partager le fait que tourner ce clip à Naples était aussi dédié à leur passion pour les Pink Floyd, qui ont déjà enregistré un live mythique dans l’amphithéâtre de Pompéi.
Precious Land, de l’électro moderne à une ode aux anciennes légendes
C’est au travers de leurs synthétiseurs analogiques et d’outils numériques, devant des créations lumineuses futuristes qu’Atoem fait son beau retour. Ce superbe clip vient annoncer aussi un EP qui sera composé du titre original et de 4 remixes de Dombrance (FR), Idiotape (KOR), Théo Muller (FR) et Irène Drésel (FR), pour le 2 juillet prochain.
Leur style continue de s’affiner, nous faisant entrer dans des songes ou des abysses tant envoûtantes que dansantes. Precious Land fait part d’une musique aux airs clubbing, mais aussi à une atmosphère grandement planante. On aime leur côté french touch à l’ancienne qui fait entrer notre corps en transe dès les premières notes et premiers murmures.
Quelques questions qui mettent à jour le groupe ATOEM et nous plongent dans l’univers de Precious Land
LOFI | Salut ATOEM, comment se porte le groupe ? Quelles ont été les avancées, vos activités, réflexions depuis l’apparition du covid19 ?
Hello, le groupe se porte bien, on essaie de regarder vers l’avenir, on est du genre optimiste. Ce qui est sûr, c’est que cette crise va laisser des traces. Les moins lourds possibles on espère. En attendant, c’est aussi le moment de faire le point sur notre art, sur les messages que l’on véhicule, sur notre rapport au public, à la production. On essaie chaque jour de se poser ces questions pour avancer, pour se réinventer. La saison qui a suivi les Trans a été intense pour nous, plus de 50 dates dans l’année, donc moins (trop peu) de temps pour composer, enregistrer, produire. C’est un des « bons côtés » de cette période (car il faut en trouver). Nous avons la chance en tant que musiciens-producteurs d’avoir tout à disposition chez nous. Pour travailler et faire avancer notre projet, à la différence des personnes avec qui on travaille (techniciens, régisseurs). Qui eux, ont connu une cession d’activité brutale sans trop de perspectives, alors il faut s’adapter.
C’est peut-être ça le mot : s’adapter, pour continuer d’exister, faire autre chose. De la vidéo, des projets de médiation culturelle, de la radio, du graphisme, de la sérigraphie.
On prépare plein de choses pour la suite. Ce qui nous manque le plus, c’est la scène et surtout le public, debout, non masqué, complètement hystérique. Mais ça va revenir.

Des anecdotes à propos de votre clip ? Quels ont été les challenges et les fiertés ?
Nous sommes tous les deux passionnés par les mythes et l’Histoire. Ainsi, ont été reliés l’antique et le moderne, comme une mise en perspective de deux époques qui ont des similitudes. On a flashé sur le travail du réalisateur Mathieu Brelière, qui avait déjà tourné des images sous-marines à Naples. Après l’avoir contacté, on a réussi à élaborer un scénario cohérent qui faisait sens pour nous, évocateur, avec de multiples interprétations. Naples n’a pas été choisi au hasard, c’est à côté de Pompéi où les Pink Floyd ont tourné un live d’anthologie. C’était aussi quelque part un pèlerinage sur les traces de ces grands musiciens qui nous inspirent tant.
À Naples, il y a un climat particulier, c’est une ville chargée d’histoires qui vit avec la menace permanente du Vésuve que l’on peut voir partout dans la ville. D’une certaine manière, on peut sentir cette atmosphère dans les rues. On a d’ailleurs failli arrêter de tourner à cause de locaux qui pensaient qu’on faisait un reportage sur la mafia napolitaine. Quand le réalisateur leur a dit que c’était pour de la musique et pour montrer la beauté de la ville, le ton s’est adouci. On a tourné de 5h du matin à 22h en une journée, c’était sport mais l’équipe était top. On a ramené des images fortes de sens et de beaux souvenirs.

Quels sont vos prochains objectifs ?
Désormais (et depuis quelques mois maintenant), on travaille sur notre premier album. On en est encore à la phase de composition, la matière s’accumule. Mais c’est encore trop tôt pour savoir quelle direction prendra ce disque. En parallèle, on a plusieurs résidences de prévues cette année. Nous sommes en train de mettre à jour notre liveshow, non seulement au niveau de la musique, mais aussi de la scénographie. Antoine travaille sur une nouvelle structure lumière qui nous accompagnera partout sur scène. On préfère ne pas en dire plus pour le moment mais nous avons hâte de retrouver le public et de leur dévoiler cette création.
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